Ironman (ou carnaval) de Leeds par John Smith le 27/07/2025

J’ai choisi l’Ironman de Leeds car je recherchais un parcours de vélo vallonné sans doute moins ennuyeux que de rouler sur de longues lignes droites penché sur le prolongateur.

Entre la natation et le marathon, il y avait 180km avec 2500m de D+. Très casse patte avec très peu de plat et surtout très long : 7h environ.

Sauf qu’en Angleterre, on ne pédale pas seul, on pédale avec un public en feu, des cloches de vache, des drapeaux partout, et des pancartes d’une grande créativité.

Dès le départ, j’ai compris que ce ne serait pas juste une question de chrono, mais aussi de costumes et de décibels. Des supporters déguisés en dinosaures, licornes roses, Elvis Presley en short moulant et des pancartes à l’humour so british.

J’aime bien le « smile if you don’t have underwear » sur une pancarte portée par une théière géante. C’est vrai que je n’ai rien sous ma trifonction.

Dans un virage, un DJ — probablement un prof de techno à la retraite — balançait “Eye of the Tiger” remixé. À ce moment précis, mes cuisses brûlaient mais mon haut du corps dansait.

Toujours un petit mot pour redonner un peu d’énergie et dans la langue de Shakespeare c’est encore plus touchant. J’aime bien le « you’re smashing it » très crédible venant d’une personne en kilt. On a envie d’y croire.

La côte infernale : la célèbre « black hill » (de 500m à 14.5% et traversée par le Tour de France 2014 qui partait du Yorkshire) concentrait les supporters les plus fous.
Tout le monde criait en agitant des drapeaux, on se prendrait pour Pogacar en train de fendre la foule, pas exactement avec la même moyenne par contre.

C’est là que j’ai compris que la souffrance se vit mieux en musique et que l’Ironman, ce n’est pas juste une épreuve sportive. C’est une fête déjantée où tu découvres que l’humain est capable de tout… surtout avec un public en folie et une bonne dose d’autodérision.