Week-end Honfleur septembre 2024

Le week end annuel du CTVS s’est déroulé cette année à Honfleur, du samedi 14 septembre au lundi 16. En ce samedi matin, très frais et ensoleillé, 35 participants se sont élancés successivement en deux groupes d’allure, pour affronter une distance d’environ 200 km, sur un terrain assez plat au départ puis vallonné en seconde partie. Parallèlement, une camionnette, comprenant les sacs de voyage et le ravitaillement, les suivait à distance.

Petit incident de parcours : à la hauteur du château de Versailles, un passage méandreux lié à une fermeture de voierie nous contraint à emprunter une contre-allée pavée avec barrières. Laurent n’aperçoit pas l’une d’entre elles et il chute à petite vitesse mais assez lourdement. Verdict : il nous quitte dans le camion des pompiers avec trois côtes cassées ! Les risques du métier…. nous devrons attendre quelques semaines pour le retrouver à nos côtés !

Selon une organisation bien réglée, les deux groupes cheminent vers Thoiry, ou une collation les attend, puis convergent au Coudray, près d’Evreux, pour une pause casse-croute champêtre de mi-parcours.

Les deux groupes repartent à travers les routes bucoliques de la Normandie, franchissant à l’approche de l’arrivée deux véritables murs.

Arrivée à bon port en fin d’après-midi à l’hôtel « M » d’Honfleur, réservant tout confort, piscine, sauna et hammam ! Et l’occasion de retrouver pour certains leurs épouses venues de leur côté passer le we.

Repas du soir selon la tradition du CTVS dans la bonne humeur et la convivialité !

La journée du dimanche a vu le retour du premier peloton, celui des travailleurs du lundi. Et les restants se sont, soit remis en selle, à travers deux itinéraires programmés de 60 et 80 km, soit adonnés à quelques excursions touristiques.

Plus poétiquement que par ces commentaires, le périple et le we, pourraient se raconter par les vers suivants, concoctés par Patrice :

Ils voulaient voir Honfleur et ils ont vu Honfleur

Mais ils ont vu aussi Evreux et sa patate

Le pont de Normandie la Seine et ses vapeurs

Des pommes par milliers jaunes ou rouges écarlates

Au détour d’un virage le Bec-Hellouin si proche

Cette sœur à vélo la socquette légère

Comme sortie d’un vieux film on était au cinoche

La séance achevait c’est déjà Pont-Audemer

Encore quelques kilos et le dernier raidard

Certains l’ont bien passé et d’autres ont déchaussé

Vraiment un beau cadeau cette surprise de Gérard

Comment lui en vouloir le reste était parfait

Nous nous vîmes à quatre en arrivant au port

Nous n’étions pas tout seul à siroter des bières

Qu’elles sont douces ces gorgées après tous ces efforts

Que l’on savoure enfin, assis, crevés mais fiers.

Et enfin, retour pour tous le lundi, sans encombre, avec la satisfaction d’avoir passé un we heureux et sportif !

Le reportage photo du we (compris la sœur à socquette en vélo) est présenté plus bas.

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BRM 1000 MAYENNE LA ROUTE DES VIGNOBLES JUILLET 2024

En ce vendredi 5 juillet 2024, s’élançait de Mayenne le BRM 1000 « Sur la Route des vignobles », deuxième édition, excellement organisée par le Cyclo Club Mayennais » sous la responsabilité de François Mouezy.

Une fois de plus, le CTVS était à l’honneur en étant le club le plus représenté, avec 5 participants parmi les 143 partants en deux vagues, le vendredi à 18h (Jean-Luc Cogen, Philippe Liegeois, Denis Scala et Daniel Vaillant) et le samedi à 8h00 (David Trystram).

Un parcours en boucle de Mayenne passant par de hauts lieux viticoles (du coteau du Loir vers Chablis puis retour par la vallée de la Loire : Pouilly, Sancerre, Menetou Salon, la Touraine, Vouvray, le Saumurois, les coteaux du Layon….). Mille kilomètres jusqu’au point d’homologation, le pont de la Mayenne à Daon sur un parcours comprenant un peu plus de 8 000m de dénivelé+, concentré sur le deuxième tiers et particulièrement difficile dans le Chablaisis. Et enfin 68 kms en toboggan pour revenir à Mayenne.

Les deux récits ci-après illustrent ce périple, celui de Denis, évoquant notamment son hernie (du pneu), et celui de David, victime d’un ARNI (animal rampant non identifié) venu à sa rencontre, le percutant, cassant son dérailleur et le contraignant à l’abandon.

Denis Scala : Le 1000 le moins préparé ! (mais néanmoins réussi)

Moi qui planifie tout habituellement là, à peine 5 jours après le 600 des volcans c’est un peu à l’arrache.

Les temps de route, les pauses, les couchages : rien ! Juste j’ai pifometré qu’à Tours y’a des hôtels sans horaire d’arrivée. Pour les deux premières nuits on verra. Je pensais faire un stop rapide la première nuit sans trop de chichi puis la deuxième un peu plus orga dans un camping avec douche voire squat dans les sanitaires ou autres. Je prends donc le matelas gonflable, une doudoune, un pantalon (nouveauté) et un bivi qui a servi qq fois mais je ne suis pas un fana. Bref, go!

Ce vendredi après-midi il fait beau et chaud, sur le parking on discute avec les amis de la longue distance réunis pour ce 1000 prometteur.

J’avale une boîte de cassoulet à 17h pour éviter un arrêt dîner. 18h top départ.

Départ classique à fond les ballons, pas très raisonnable mais c’est bon. Rapidement je me retrouve seul. Vent légèrement favorable. Peu de dénivelé. La nuit tombe. On traverse le grand domaine forestier de Bercé (remarquable).

La nuit est bien là, arrêt vers 1h45 sous un porche d’église à Santenay. Juste sur matelas gonflé avec doudoune et pantalon sur jambière. Serai réveillé après quasi 2h avec un peu froid aux jambes mais sans plus, la formule est satisfaisante dans un environnement bitumé sec et avec chaleur emmagasinée par les murs. J’entends qq rouleurs passer. Puis en repartant requinqué je double un zombi qui n’avance plus et ne parle plus non plus … dans la journée c’est moi qui me transforme en zombi et manque plusieurs fois de partir à la faute l’après-midi dans les vignes de l’Yonne, croisé Simon (RAA) qui nous salue.

Les taquets de cette partie sont comparables au dénivelé des volcans ; j’encaisse sans broncher ; qui va piano va sano. Mais très piano ! La moyenne du début s’écroule.

Hop voilà Chablis, au pointage je remarque sur mon pneu arrière une hernie sur la bande de roulement (photo). Avec un grand courage je décide de l’ignorer. C’est l’heure de dîner mais ne veux pas prendre le temps d’un resto, je retourne au centre-ville et y retrouve le duo Éric Quentin de Pantin. Pas trop d’avance donc on dîne à l’arrache à la supérette ; boîte saucisse lentille pour moi. Je finis avec l’objectif de rejoindre un camping à Donzy qui a été évoqué dans le WhatsApp de la rando. Je roule en cette fin de journée avec le projet d’une douche et de dodo bivouac confort. On se croise et recroise avec le duo CS Pantin pour finalement arriver ensemble minuit passé à Donzy, on cherche le camping. Pour finalement (en zone non éclairée) pénétrer dans un vulgus champ arboré (camping fermé!). Tous les trois on se pose sur la terrasse en bois autour du bloc sanitaire fermé à clé. Bivouac !

Un Cyclo non identifié est installé au loin dans l’herbe sous les arbres et demande qu’on évite de l’éblouissant avec nos lampes. (C’était Daniel !) Au froid humide (très humide) avec bivi très désagréable, néanmoins ai dormi 2h, réveillé à 2:30 je fais le point. Pas de prise; pas pu recharger les différents éléments, je suis à l’économie, je ne parviens pas à allumer ma frontale j’utilise la lampe du tél. je replie le bivi et me pose le lacet, qui me sert de lanière pour fixer le bivi à ma sacoche, pendu sur ma nuque. Contrôle du vélo : aïe , les dizaines de kilomètres ont eu raison de l’hernie : il y a maintenant un trou , du liquide sort et le pneu a perdu bcp d’air. Toujours avec le courage de ne pas m’engager dans des gros travaux (pansement, voire caa), je recharge en liquide et regonfle. Je range le bivi et ne trouve plus mon lacet. (Garder en mémoire ce détail) Pas grave je bourre le bivi dans ma sacoche. Hop je repars. (Les 3 autres cyclos dorment encore) Un peu plus loin je sens que le pneu est retombé à 1 bar. Arrêt et avec la lampe du tél Je regonfle, je pars, puis je reviens chercher mon tél oublié, resté posé et allumé. Je repars, il fait bien nuit et humide toujours. Qq minutes plus loin je cherche à changer de vitesse et tout se bloque. Je descends de vélo je recommence l’inspection avec mon éclairage par téléphone et je retrouve mon lacet enroulé autour de la cassette et dans le dérailleur. Super. Opération chirurgie avec paire de ciseaux. Ça repart. J’ai bien fait 10km max en une heure. Tout va bien.

Le point positif est que le pneu semble tenir ; yess. Vive le tubeless et le René Herse 35mm.

Le soleil se lève et au pointage Sancerre je ferai un dodo réparateur de 30min sur matelas, Puis encore 20min assis sur un banc au soleil Humbligny. Il faisait frisquet, la température sacrément descendue vers 7 degrés au plus bas ce matin-là.

Ce dimanche matin il sera difficile de trouver boulangerie, pas de bar. Les 100km après Sancerre : le désert ! (Note: des cyclos plus malins auront pris un petit dej dans un hôtel à Sancerre) Cette journée a un objectif clair : mon hôtel à Tours ! Je roulerai avec Olivier de Laval qui a un vélo avec jante haute et une sacoche en carbone faite maison (photo) véritable coffre de 10l ! Il m’accompagnera et me protègera du vent pendant plusieurs dizaines de km. Merci à lui. J’atteindrai juste juste à 14h à Saint Aignan pour trouver un resto in extremis : un Japonais qui m’accueille à 14h ! Ouf !

Après-midi je retrouve Olivier. On passera Chenonceau ensemble. il prévoit de rouler la nuit. Pour ma part je rejoins mon hôtel heureux comme un cyclo. Tente le Formule 1 mais ne fournis pas de serviette et douche toilettes dans le couloir, donc je file à Ibis budget et dîne au mercure à côté. Ça c’est le vélo que j’aime. Endormi vers 21 :15 réveillé 30s avant le réveil pgmé pour 2:00. C’est le top. Tous les signaux sont au vert. Petit dej à la machine à café avec en compagnie d’un couche-tard qui me raconte sa vie. À noter que on peut vivre sans douche pendant 800km; finalement ça passe.

Après le pointage et petit dodo assis chez les Frères Jamet je trouverai à petit dej dans bar à Doué la Fontaine. Ai dû regonflé le pneu avant qui mollît, rebelote 10km plus loin, puis ok jusqu’à l’arrivée. (Pareil pour l’arrière). Ça roule bien. Pas trop froid et qq gouttes.

Environ 50km avant la fin , je suis rejoint par Philippe du ctvs. On finira ensemble bien sympathiquement.

Au bar guinguette de Daon (fin du 1000) je retrouve Quentin, Olivier et un 3e cyclo. On déjeune rapide pour repartir à 15h. Il faut très chaud et je ne pars pas confiant pour les 70km de « retour à la base ». Effectivement ces derniers km de 15h à 18h seront interminables, pénibles, longues lignes droites et bosses, ma musique en écouteurs transmission osseuse m’aura bien aidé. À l’arrivée le pneu arrière au niveau de la hernie suinte ; néanmoins il a tenu 500 bornes sans changer rien.

Merci François Mouezy (CC Mayenne) pour cette aventure !

David Trystram : un ragondin amateur de dérailleur !

Dans mon aventure, il faut moduler, ce n’est pas très grave après tout, et je n’ai pas vraiment eu un moral bas (un mal pour un bien), je n’ai pas vraiment eu peur, un peu surpris certes, mais mon intégrité physique n’a rien pris, c’est le plus important. Le ragondin lui, est reparti à l’eau quand je suis repassé à peine quelques minutes après (donc ok pour lui aussi)(je me suis arrêté à une dizaine de mètres et dans la nuit je n’ai pas cherché à faire la causette avec l’animal), le temps de diagnostiquer mon vélo, un très court instant, un moment de folie a traversé mon esprit pour transformer mon vélo en monovitesse (à la condition d’ailleurs que je sache le faire… ), mais compte tenu de la suite que j’ai vu depuis pour les quelques-uns seulement du premier groupe sont déjà arrivés ce matin, et les connaissant pour certains très forts, je n’y serais jamais arrivé bien sûr avec une seule vitesse, Bref abandon et retour à Briare était la seule décision à prendre, d’autant que la suite est bien plus dure (dénivelé, vent, fatigue accumulé)(et le nombre d’abandons déjà indiqué sur la liste whatsapp du brm est considérable je trouve, on verra demain soir les statistiques définitives, d’ailleurs rarement un brm1000 a autant d’inscrit, bravo encore à francois mouezy et la belle équipe de son club de Mayenne). Et depuis hier après-midi quand je suis revenu à domicile en région parisienne, j’avais avec ces 350 km quand même déjà accumulés beaucoup de fatigue, ce qui explique je n’ai pas répondu depuis hier, et finalement au vu de la difficulté de ce brm, je remercie sincèrement le ragondin de m’avoir arrêté dans mon élan, il m’a préservé des difficultés (j’y serais encore très largement dedans ce lundi matin). En tout cas, la façon de rouler est propre à chacun, beaucoup roulent très vite, mais s’arrêtent souvent, et se crament, ce qui les a probablement contraint à abandonner (de la célèbre locution italienne que l’on m’a raconté 1000 fois quand j’étais enfant : « qui va lontano [ou piano] va sano », en tout cas pour moi cela m’invite [cela vaut pour moi pas forcément pour une ou un autre] à ne pas rouler trop vite, mais se préserver et rouler diesel (on peut éventuellement se cramer les 30 derniers km !)(encore que là il y a encore 67km à faire ;-). Ceci dit, comme la règle est de ne jamais renoncer, et j’y retournerai dans deux ans si je peux (et muni et nourri de l’expérience entre autres des uns et des autres) (c’est pourtant c’est quand même le 3ème 1000 que je fais ou tentais ici, les 2 premiers s’étaient bien passés) (et outre les >=1200 bien plus nombreux).

Séjour Codep Cantal Jacques Vagner Juin 2024

J’ai effectué du 15 au 22 juin 2024 un séjour itinérant dans le département du Cantal. Le point de départ et d’arrivée de cette boucle était la petite ville de Maurs dite Maurs-la-Jolie ou la petite Nice du Cantal. Le séjour organisé par le Codep15 rassemblait 21 participants. Une des participantes Christina venait de Californie. Elle avait passé plusieurs années en France dans son adolescence et se réjouissait de revoir « la France profonde ».

Un fourgon était prévu pour transporter les bagages, le pique-nique de midi et éventuellement 2 à 3 cyclistes avec leur vélo en cas de besoin. L’encadrement était assuré par Didier et Jean-Marc, ancien et nouveau présidents du codep du Cantal, avec un troisième bénévole Thierry qui conduisait le fourgon. Au départ je connaissais déjà Jean-Marc avec qui j’avais déjà fait un séjour dans le Cantal en 2018, une participante de ce séjour de 2018 et un autre participant rencontré en 2020 à Collobrières. Les hébergements étaient principalement des gîtes du type colonies de vacances.

Je me suis rendu à Maurs par le train avec mon vélo non démonté d’abord par un Intercités Paris-Brive puis un TER Brive-Figeac. Le tronçon Figeac à Maurs de 30 kilomètres a été effectué en vélo-sacoches. Après le séjour j’ai refait le même trajet en sens inverse. Pour les 4 trajets en train la SNCF a été remarquablement ponctuelle.

La première étape (100km – 2000m de dénivelée) menait à Pierrefort en passant par Marcoles et le Rocher de Carlat. La deuxième étape (83km – 1500mD+) passait par Chaudes-Aigues, le viaduc de Garabit pour arriver à Ruynes-en-Margeride. La troisième étape (90km – 1400mD+) passait par Saint-Flour, Murat, Chalinargues en traversant une partie du Cézalier pour arriver à Condat. Au menu de la quatrième étape (84km – 1900mD+) Riom-es-Montagne, Apchon, Le Pas de Peyrol, le col de Neronne, Salers et hébergement au gîte du col de Légal et dîner dans l’excellente Auberge qui se trouve de l’autre côté de la route. Cinquième étape (87km – 1400mD+) par le col du Perthus, le Col de Cère, Le Lioran, Murat et Pierrefort. En parcourant les rues en pente de Pierrefort, nous avions été intrigués par d’étranges marques rectangulaires sur le sol. En fait elles constituent les terrains où vont se dérouler début août les championnats d’Europe de boules carrées. Dernière étape sous la pluie (115km – 1400mD+) par Therondels, Mur-de-Barrez, Entraygues-sur-Truyère, Vieillevie et Maurs.

Ce séjour axé sur le tourisme a permis de découvrir à allure modérée quelques lieux marquants du département du Cantal. La petite taille du groupe et le changement chaque soir de la répartition des chambres a facilité la création d’un bon esprit de groupe.

Séjour UWAT 2024 du 24 au 28 Mai 2024 Dominique Crost

C’est la quatrième fois que je participe à un séjour UWAT : United We Are Tour. Ces séjours itinérants sont organisés par Milly de Mory, la fondatrice de la marque de vêtements de vélo italienne pour femmes NGNM ( No God No Master). Ils se sont déroulés entre les Dolomites, la Vénétie et la Toscane la première année, en Ombrie la seconde année, dans les Marches la troisième année et cette année dans le Frioul et la Slovénie. Ils sont réservés aux femmes (entre 20 et 30 participantes) et sont très confortables, par la qualité de l’hôtellerie, la présence d’un mécanicien pour nous assister, d’un photographe et d’un prof de yoga qui nous suivent et assurent les ravitos.  3 groupes de vitesses sont formés avec un guide pour chacun, mais on passe de l’un à l’autre si l’on le souhaite et il nous arrive assez souvent de rouler avec un autre groupe. Les itinéraires ont été travaillés pour nous amener par de belles petites routes à traverser de beaux villages ou sites.

Je suis en général la seule française du groupe qui s’exprime en anglais. Les participantes sont très diverses : elles viennent d’un peu partout dans le monde : USA, Angleterre, Ecosse, Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Belgique, Australie, Islande… et cette année Italie. Les âges vont de 30 à 65 ans, les niveaux sont aussi très différents, allant de l’ancienne pro américaine à la mémère à vélo comme moi ! Mais le mot d’ordre est la bienveillance, le soutien et finalement la camaraderie : Comme l’a exprimé avec humour Milly dans son discours de clôture cette année :  qu’ayant pris l’habitude de soulager nos vessies ensemble sur le bord des routes, nous sommes devenues des sœurs de route !

Je me suis inscrite au premier séjour totalement par hasard : au sortir du Covid, j’ai vu une pub internet pour une rando de filles dans les Dolomites et j’avais très envie d’aller dans les Dolomites mais redoutait la difficulté du dénivelé : Être entre filles me rassurait ! En arrivant, je ne connaissais personne, alors que la plupart des filles se connaissaient pour partager un entrainement sur Zwift tous les mercredi soir à 19h ou pour faire partie de la même équipe de compétition sur Zwift , les Crushpod. Au fil des années, j’ai plaisir à y retrouver des amies et à découvrir quelques nouvelles têtes.

Le séjour cette année commençait à l’aéroport de Venise, ou un bus est venu nous chercher pour nous emmener au lieu de départ, une station balnéaire à 50km au nord de Venise : Caorle . Après avoir remonté nos vélos ou réglé les vélos loués et récupéré nos goodies, nous sommes heureuses de nous retrouver autour d’un Spritz pour le briefing.

Le premier ride sera de 100km totalement plat dans la plaine du Po, sur des petites routes, longeant des canaux, dans la campagne. Nous traversons Torviscosa, berceau de l’industrie de la viscose transformé en camp de travail sous les fascistes, Aquileia, site romain avant de rejoindre la belle ville de Montefalcone.

Le lendemain, 76km plus vallonné : nous commençons à monter jusqu’à un mémorial sur la guerre des tranchées de 14/18 avant d’arriver dans la région viticole du Collio connue pour ses crus réputés ( Jermann, felluga, Villa Russiz.. ) avant l’atteindre la grande ville du Frioul Goriza, ville coupée en 2 (une partie italienne, une partie Slovène), pour un arrêt pâtisserie. Nous continuons dans le vignoble, parfois en Italie, parfois en Slovénie jusqu’au ravito, installé devant le domaine Jermann, qui nous offre une dégustation de ses vins, avant d’atteindre l’hotel à Buttrio ou Alexandra, docteur en médecine, anime une présentation sur les recherches concernant la nutrition des femmes cyclistes.

Le troisième jour est un peu plus difficile : 103km et 1560 de D+ : nous longeons la frontière slovène avant de rentrer en Slovénie au sommet d’un col. Une descente vertigineuse nous amène ensuite au lac Soci à la merveilleuse couleur turquoise (assortie à la couleur de nos maillots de l’année), puis la très belle vallée de la rivière Soca, à la couleur extraordinaire. Après un arrêt à Tolmin et les chutes de Boka, nous arrivons à Bovec, qui est une station de ski slovène ou nous arrivons trempées.

Le lendemain (113km et 1430de D+), nous commençons par une cote de 15km à 5% qui nous ramène en Italie, Après une longue descente, nous suivons une magnifique piste cyclable qui part de Salzbourg pour rejoindre la mer, avec des ponts, des tunnels, au bord d’une rivière émeraude, avant de la quitter pour 30km contre le vent. Après le village de Tolmezzo, nous arrivons à l’hôtel à Arta Terme ( station de ski) ou le briefing du soir nous apprend qu’une forte pluie est prévue pour le lendemain. Les plans changent, beaucoup abandonnent l’idée de l’ascension du Zoncolan (que je n’avais même pas envisagée !), et un itinéraire bis raccourci est adopté.

Dernier jour de vélo, prévu sous une grosse pluie… en réalité nous en aurons peu ! Seules les 3 plus affutées affronteront le Zoncolan (Nan, américaine, Mim, anglaise et Maena, italienne). Nous aurons la chance de suivre de belles routes empruntées par le Giro le lendemain, de traverser San Daniele, connu pour produire le meilleur proscuitto du monde.  Nous arrivons au très bel golf ressort de Villaverde ou après avoir empaqueté nos vélos, un pot d’adieu nous attendait avant le diner. Demain, un car nous ramènera à l’aéroport !

Tout est organisé pour notre confort, les circuits sont magnifiques mais pas trop exigeants et j’ai un vrai plaisir à retrouver ces amies disséminées dans le monde ! Ce séjour constitue pour moi de vraies vacances, avant d’affronter d’autres aventures plus rudes cette année.

Diagonale Brest-Perpignan Jean-Luc, Denis & Thierry 23 au 26 Mai 2024

1. Ça commence par un message (J – 4 mois)

Début février 2024, whatsapp m’annonce l’arrivée d’un message. Il va structurer mon planning cycliste des mois suivants.

Ce message, je l’ai perdu depuis, par la faute d’un téléphone qui a mal vécu une randonnée sous la pluie (les 48 heures recouvert de riz n’y ont pas suffi, il n’a pas voulu redémarrer).

Cependant, je m’en souviens. En substance, il indique : « Salut Thierry. On ne s’est pas vus depuis longtemps. J’envisage de faire la diagonale Brest – Perpignan fin mai, je te propose de la faire avec moi. C’est un exercice qui se fait bien en solo mais à plusieurs c’est encore plus sympa »

Il est envoyé par Denis, l’un des hyper-spécialistes de la longue distance au sein du club, super organisé, super endurant, super régulier …

Bien sûr que ça me tente, mais pourquoi moi ? C’est un honneur que, du haut de ses 7 diagonales (je l’ai appris depuis), Denis me pense capable de faire plus de 1000 kilomètres, moi qui ne suis pas allé plus loin que Carhaix au retour de Brest en 2023.

Bien sûr que j’accepte, j’adore l’idée, partir de Brest et me retrouver à Perpignan à la seule force de mes jambes, ça me donne le vertige …

2. « Tu prends un sac à dos ! » (J – 2)

La veille du départ pour Brest, nous avons rendez-vous au local du club pour un dernier briefing, Denis, moi et Jean-Luc qui s’est joint à l’équipe entretemps. Jean-Luc, c’est une autre légende dans mon panthéon des cyclotouristes, pour sa capacité à rouler vite, très vite, longtemps, très longtemps.

Avec ces 2 équipiers, je suis plus que bien entouré, c’est comme si on proposait à un junior de faire une étape du Tour avec Jonas et Tadej. Bon, j’exagère un peu mais pas tant que ça.

Briefing donc.

Bien sûr qu’il faut prendre le gilet réfléchissant et la frontale ! (je me sens presque honteux d’avoir posé la question …)

Oui, crème solaire, mini-cadenas pour le train de retour

Et la question tombe : « tu as installé les sacoches sur ton vélo ? »

Je sens bien que je vais dire quelque chose qu’ils n’attendent pas mais je réponds : « Ben non, je vais prendre un sac à dos »

Je lis la consternation dans leur regard : Mais dans quelle galère il va nous mettre celui-là ?

Les questions fusent : quand tu as fait tes BRM, tu avais un sac à dos ? Ben oui. Et ça ne t’a pas posé de problèmes ? Ben non

On invoque les statistiques : « Sur Paris Brest, il y a moins de 10% de gens qui ont un sac à dos ». Le chiffre descendra plus tard à 5%, puis même à 2% en cours de parcours.

L’argument d’autorité arrive bientôt : « Les vieux de la vieille disent toujours que le poids, il faut le mettre sur le vélo plutôt que sur le bonhomme ».

Je m’accroche à ma solution (le Breton est un peu entêté), de toutes façons, je n’ai pas le choix, je ne vais pas acheter des sacoches maintenant.

Mais je sens bien que je suis le Padawan de la bande. Et que j’ai plutôt intérêt à ne pas avoir mal au dos durant notre balade.

3. Le choix de l’hôtel (J – 1)

On se répartit les rôles pour l’organisation.

Mais je ne suis pas le plus investi dans cette mission, j’ai 2 collègues qui ont l’habitude de sillonner les routes de France dans tous les sens, en groupe ou en solo, sans jamais de problème d’organisation.

Je leur laisse le gros du travail et je reste dans les roues. La feuille de route prend forme sous leur impulsion : le nombre de kilomètres par jour, les heures de départ, (4h30, c’est un peu tôt, non ?), le lieu des repas, le choix des hôtels.

On fait valider le choix de l’hôtel en fin de jour 2 par Bertrand, un autre multi-randonneur du club : certes c’est un relais routier le long de la RN10, très prisé des camionneurs espagnols, mais on y mange bien et pour pas cher, et on y dort confortablement. Je confirme. J’ai bien mangé et bien dormi (mais pas assez …)

On me délègue quand même le choix de l’hôtel à Brest. J’essaie de ne pas faire de bêtise, je contacte plusieurs hôtels proches du commissariat, et je fais le choix d’un hôtel d’une chaîne que je connais.

J’informe mes collègues de mon choix, pas d’objection.

Mais la question tombe la veille du départ : « Tu as pris l’hôtel de Brest en regardant une carte à plat ? »

Et là je comprends l’erreur : l’hôtel est proche du port de commerce, à 0 mètres d’altitude, ou presque. Le commissariat où nous devrons valider le début de l’aventure est quelques dizaines de mètres plus haut. Rien à l’échelle des 9500 mètres que nous allons devoir nous enfiler durant ces 4 jours, mais le diable se cache dans les détails.

Petit padawan, va !

4. La pluie, une légende bretonne (Jour 1)

On part de Brest et, en ce matin du Jour 1, la météo promet d’être … bretonne : pas excessivement humide mais pas totalement sèche non plus. On échappe aux nuages jusqu’à la pause petit-déj de Huelgoat.

Mes compagnons consultent leurs applications de météo : « En pédalant fort, on a des chances de devancer les nuages qui nous poursuivent »

Ce que nous faisons durant toute la matinée et qui nous amène à atteindre notre lieu de déjeuner (Locminé) un peu en avance sur les prévisions, et sous le soleil.

Nous prenons une table en terrasse et gagnés par la confiance liée au beau temps revenu, nous ôtons quelques couches de vêtements, nous sortons les lunettes de soleil. Je me vois même mettre de la crème solaire pour me protéger durant cette après-midi qui promet d’être chaude. J’entends un : « Normalement, on ne devrait pas avoir de pluie jusqu’à Perpignan »

C’est beau la confiance.

30 minutes plus tard, je finis mon dessert à l’abri d’un parasol qui menace de céder sous le poids de l’eau. Nous nous protégeons tant bien que mal, nous nous rhabillons un peu, et nous attendons quelques minutes.

Mais la pluie n’était pas prévue au programme, et le plan de route, c’est le plan de route. Il est l’heure de repartir mais il pleut vraiment beaucoup.

2 stratégies s’affrontent : « On attend que ça s’arrête, ça ne va pas être long » (Jean-Luc ») et « On repart, on ne va pas s’arrêter pour de la pluie » (Denis)

Et même un début de polémique : « Partez devant, j’ai le tracé jusqu’à l’hôtel », « Ben non, on roule ensemble ». Le Padawan ne prend pas parti …

La raison l’emporte, l’option « Respect du plan de route » prend le dessus et nous reprenons notre course. Sous la pluie … qui ne nous quittera pas durant 3 heures.

Jusqu’à La Roche Bernard où nous faisons une pause et où le soleil se met à briller, pour de bon cette fois-ci.

La Roche Bernard, dernière commune avant de quitter la Bretagne …

Ça y est, on peut le dire, on n’aura plus de pluie jusqu’à Perpignan.

5. Ce soir, on dîne avec Laura (fin du Jour 1)

On atteint notre hôtel de Saint Nazaire : près du parcours, une salle pour entreposer les vélos et nos vêtements mouillés, une suite avec 2 chambres, ce qui permet d’isoler l’élément ronflant de la bande. Parfait !

Et un accueil super sympa de la part de Patricia qui parle d’elle à la 3ème personne : « si Patricia vous dit ça, vous pouvez la croire », « Patricia a toujours raison », …

Le tout avec un accent qu’on a du mal à identifier, hésitant entre pays de l’Est et Espagne. Même si on n’a qu’une journée de vélo dans les jambes, on a déjà perdu quelques facultés.

On décide de dîner à l’hôtel, c’est plus simple et le diagonaliste de base n’est pas toujours habillé avec le plus grand chic quand il a fini sa journée de vélo.

On prend une bière, enfin 2 d’entre nous, le 3ème a fait vœu de ne boire que de la « San P » jusqu’à l’arrivée.

On se donne des trucs de diagonaliste aguerri ou en devenir : « En fin de journée, il faut mouliner, comme ça tu prépares au mieux la journée du lendemain »

La pizza est préparée sur place, mais la garniture est très épaisse et trop grasse.

Le dessert est avalé sans entrain.

Mais Denis et moi dînons en compagnie de Laura, alors que Jean-Luc rate le spectacle et lui tourne le dos.

Laura ? C’est Laura Fernandez. Elle chante pour nous durant les 60 minutes de notre repas, l’écran devant nous passant en boucle des extraits de ses concerts sans doute les plus réussis, et montrant une artiste souriante, habillée de couleurs vives, aux épaules et aux jambes plus ou moins dénudées.

Je ne la connais pas, on se renseigne, c’est une chanteuse de « soft rock ». Elle est d’origine espagnole. Comme Patricia.

6. Le pont de Saint Nazaire (début du Jour 2)

Depuis que Denis nous a envoyé le parcours, ça me trotte dans la tête : on va franchir le pont de Saint Nazaire !

3300 mètres de long et 68 mètres de haut

Ça ne représente pas grand-chose pour mes collègues mais dans ma famille, le point de Saint Nazaire, c’est un repoussoir, le truc qu’on essaie d’éviter à tout prix.

Enfin surtout pour mon père : il a le vertige, un bon gros vertige bien corsé, de celui qui vous fait transpirer même en voyant la photo d’un trapéziste.

Le problème, c’est que j’ai vécu mes 20 premières années près de Rennes et qu’on allait assez fréquemment en vacances sur la côte atlantique. Avec un chemin tout tracé : celui qui fait passer sur LE pont.

Mais pas chez nous ! On évitait soigneusement les 68 mètres d’altitude, préférant faire plusieurs dizaines de kilomètres en contournement.

Alors 30 ans plus tard, même si je ne suis pas moi-même soumis au vertige, il reste quelques traces et je me demande comment je vais faire pour franchir le pas et être – peut-être – le premier de la famille à affronter le « monstre ».

On part tôt en ce début de Jour 2, 4h30, c’est marqué dans le plan.

Le pont se dresse devant nous dès les premiers kilomètres, Jean-Luc et Denis roulent devant, je fixe leurs lumières arrière pour éviter de regarder sur le côté, ça monte un peu, le revêtement n’est pas des plus agréables mais c’est finalement une route normale … que je passe les mains en haut du guidon, tout à ma victoire intérieure.

Même pas peur.

7. « Je ne veux rien savoir ! » (Jour 2)

Le 2ème jour se passe bien, on retrouve un temps ensoleillé et même chaud. La cadence est conforme aux prévisions, même un peu mieux mais j’apprends que c’est fait pour, on prévoit des vitesses de roulage volontairement minorées, ça évite les baisses de moral.

Nous arrivons à Nalliers (km 411) un peu avant midi, il est trop tôt pour déjeuner dans le bar restaurant que nous ciblons mais le patron est d’accord pour nous faire des sandwichs

L’après-midi continue sur le même mode mais nous nous rendons bientôt compte que déjeuner d’un sandwich un jour de diagonale n’est pas suffisant. Le plan de route ne prévoit pas de pause à Saint Jean d’Angély (km 495) mais il faut faire quelque chose : la boulangerie qui nous accueille ne pensait sans doute pas faire autant de vente avec seulement 3 clients, tout y passe, sucré comme salé.

Et la boulangère doit nous trouver bien fatigués : elle va chercher des chaises pour que nous puissions nous assoir pendant cette pause improvisée.

La suivante (Cognac – km 531) est prévue au programme mais elle dure plus longtemps que les 15 minutes réglementaires, il faut cette fois s’hydrater.

Nous évoquons les 35 kilomètres restants jusqu’à l’étape du soir.

Denis indique qu’il reste 3 montées, 2 faciles et 1 dure et je demande pourquoi on a besoin de savoir ça.

J’ai rencontré 2 types de cyclotouristes au club, ceux que transforment tout en données chiffrées et les autres. Pour les premiers, la vitesse, le D+, le vent et la force du vent sont bien sûr importants mais également le nombre de montées, le nombre de minutes de pluie, le % de participants qui ont fini dans les temps, le temps d’arrêt lors des pauses, …

Je ne suis pas de ceux-là et je me serais bien contenté de savoir qu’il y avait 35 kilomètres à faire. Qu’il y ait des côtes à affronter, je m’en rendrai compte suffisamment tôt, elles s’imposeront de toutes façons sous mes roues.

A partir de maintenant, je préviens mes compagnons de route : « je ne veux plus rien savoir ! »

8. Vaincus par les chihuahuas (Jour 3)

Le parcours est vraiment plus vallonné. Je soupçonne Denis d’avoir cherché toutes les montées possibles et de les avoir intégrées à « son » parcours. Parce qu’avec la fatigue et toutes ces montées, le parcours devient « son » parcours, je me désolidarise totalement.

Ce sera la même chose en fin de ce jour 3 quand le parcours empruntera longuement une voie verte (très bonne idée !) mais avec des chicanes tous les 500 mètres, des chicanes si serrées que je pose le pied à terre à chaque fois, quand mes 2 compagnons passent aisément, j’ai même l’impression que c’est un jeu pour eux.

Retour en début d’après-midi, le rythme se fait plus saccadé, on enchaîne les montées, on subit le soleil et on cherche des bonnes raisons de faire des pauses.

Justement, Jean-Luc repère un cimetière dans une montée, avec un parking en pente, une bonne occasion de remplir les bidons certes, mais également de soulager temporairement les fesses et les cuisses (promis, je n’ai pas mal au dos).

Denis qui nous suit à quelques dizaines de mètres fait signe qu’il continue sa route et qu’on le rattrapera plus tard. Il est comme ça Denis, il n’est pas d’origine italienne pour rien : qui va piano va sano …

Nous trouvons le robinet (il faut grimper pour l’atteindre), remplissons les bidons, redescendons avec les cuisses bien raides (une dame me dit que je donne l’impression de « marcher sur de la neige ») et reprenons nos vélos.

Deux chemins sont possibles : redescendre le parking sur quelques dizaines de mètres et reprendre la route là où on l’a laissée

Ou tenter le fond du parking, il semble que ça débouche un peu plus haut sur la route et ça nous ferait gagner quelques mètres de grimpette.

Bien sûr, on tente le fond du parking.

Mais une horde de chihuahas déferle de nulle part, aboyant, gesticulant, semblant protéger l’accès. Au moins 10 kilos à eux 4 mais un nombre de décibels assez impressionnant pour d’aussi petits modèles.

Jean-Luc est le premier à faire demi-tour (non, je ne dénonce pas), je me rallie courageusement à sa décision et nous reprenons la route avec quelques mètres de D+ supplémentaires … mais les mollets intacts.

9. Le taquet de 400 mètres à 15% (Jour 4)

J’en ai entendu parler pour la première fois lors du briefing de veille de départ : « j’ai étudié la trace, il y a un taquet de 400 mètres à 15% le jour 4 ».

La rencontre est même géolocalisée : « ce sera au kilomètre 144 ».

Et ma capacité à surmonter l’épreuve est mise en doute : « t’es en 28 à l’arrière ? pas sûr que ça passe ! »

Ça fait 4 jours que je vis avec la promesse de ce moment difficile à venir, qu’il faudra affronter avec la fatigue accumulée et – peut-être – la chaleur que j’associe systématiquement au Sud de la France.

Je ne dis rien, mais je compte les kilomètres restants avant LA rencontre. Peut-être que mes compagnons y pensent aussi, même si aucun ne l’évoque.

On passe un col (plutôt gentil), on se lance dans la descente. Encore 10 kilomètres … 5 … 2 … 1 … 0 … -1 …-5

Ben, il est où le taquet ? Ne me dites pas que j’y ai pensé depuis des jours et qu’il se défile là, comme ça, au dernier moment …

Nous sommes dans les gorges de Galamus, lieu que je découvre et qui offre de superbes paysages.

Les gorges sont étroites et profondes, la rivière est 60 mètres plus bas, il y aurait effectivement un taquet de 400 mètres à 15% si nous devions monter de la rivière jusqu’à la route.

C’est un bug d’OpenRunner nous explique Jean-Luc, il n’y a jamais eu de taquet.

Quand je dis que je ne veux rien savoir …

10. Du bleu pour la photo (fin du Jour 4)

La coutume au sein du club – je l’apprends à cette occasion – veut que l’apprenti diagonaliste soit préposé à la validation des carnets de route au commissariat de la ville d’arrivée.

Je suis donc chargé de cette tâche qui peut s’avérer plus ou moins aisée en fonction de la personne à l’accueil du commissariat : on me raconte qu’il faut parfois parlementer longtemps, demander et obtenir l’appel du chef, voire du chef du chef … jusqu’à l’obtention du coup de tampon salvateur.

A Perpignan, c’est un peu différent : nous ne sommes pas encore descendus de vélo qu’on nous accueille les bras ouverts : « Tiens voilà des diagonalistes ! ça va ? vous venez d’où ? »

Autant dire que le bizutage se passe pour le mieux, le coup de tampon n’est pas loin.

On prévient le chef, je ne connais pas son grade (peut-être commissaire ?) mais il n’a pas d’uniforme. Il s’intéresse aux Diagonales, on lui raconte les 6 villes (non, non, Menton n’est pas en Suisse), l’explication de la non-contiguïté des villes de départ et d’arrivée est plus compliquée (on doit être fatigué) mais on y arrive. Tout est consigné dans le cahier du chef qui promet d’en référer au responsable de la communication.

Mais en attendant, « on va faire une photo, on va vous chercher du bleu ». Le chef rentre dans le commissariat et revient avec des collègues en uniforme (bleus, donc).

On prend la pose, façon équipe de foot.

On a gagné !

11. Epilogue (J + 1 mois)

On est rentré par le train de nuit, on a soigné quelques bobos, on a expliqué aux amis qui nous ont pris pour des fous.

J’ai aimé rédiger ce compte-rendu qui m’a replongé dans cette aventure de 4 jours.

Alors, bien sûr, il y a plein d’autres souvenirs dans ma tête et dans celle de mes deux compagnons.

Comme cette crevaison en début de jour 2, la seule, qui a freiné ma progression sur le seul kilomètre un peu caillouteux du parcours. Déjà, je commençais à critiquer intérieurement le « parcours de Denis ».

Ou ce déjeuner du jour 3 en plein marché typique à Villereal : Denis a fait le tour des restaurants de la place pour chercher du foie gras car il paraît que le foie gras est un ingrédient essentiel lors d’une diagonale, pas autant que la « San P » mais presque. On a fini dans une (très bonne) pizzeria .

Et cette lune rousse qui nous a accompagnés chaque matin du côté de notre épaule gauche.

Pour finir, je veux remercier mes 2 chaperons sans qui je ne me serais pas lancé dans l’aventure.

Ils m’ont persuadé que je pouvais tenter le pari, et je suis prêt à recommencer. Mon sac à dos aussi.

LA CHOUFFE 25 Mai 2024

Des Scéens dans les Ardennaises

Ils étaient sept du CTVS à s’être mêlés aux 4000 cyclos alignés sur la Chouffe Classic, du côté d’Houffalize, au sud de la Belgique. Véritable classique ardennaise, cette rando est un concentré d’ascensions à – très -forts pourcentages !

Créée en 2010, la Chouffe Classic appartient désormais au Challenge Proximus Cycling. Malgré (ou à cause) de ses parcours très exigeants, elle connaît un succès qui ne se dément pas. Ainsi, ce samedi 25 mai, pour l’édition 2024, ce sont quelques 4 000 cyclos (dont Christophe Boucheron, Arnaud Petit, Laurent Tarrieu, Cherif Korchane, Lionel Renaud, Jérôme Vanduze et Pierre Bonnet) qui ont fait le déplacement, à Houffalize, en provenance de toute la Belgique, mais aussi des Pays-Bas, du Luxembourg, d’Allemagne, d’Italie… Et donc de Sceaux !!! Rien d’étonnant à cela, la convivialité semble naturellement liée à cette organisation sans égale, qui permet de découvrir (ou de redécouvrir) les plus belles montées (et descentes) des Ardennes wallonnes. Et puis, on est, en partie, sur les routes du Liège-Bastogne-Liège, au cœur de terres chères au regretté champion belge, Claudy Criquielion (ah, La Roche-en-Ardennes !).

Les itinéraires choisis (régulièrement renouvelés) font appel aux plus grandes classiques de La Petite Reine, que ce soit en Flandres ou en Wallonie, à travers les monts et les pavées ou à travers les côtes des Ardennes. À chaque fois, la passion cycliste et la convivialité sont à l’honneur. Il s’agit d’atteindre ses propres objectifs et faire la connaissance d’autres passionnés.

Un programme très alléchant

Certes, il s’agit d’une randonnée, mais l’aspect sportif s’immisce dans toutes les têtes dès la décision prise de prendre le départ. Car s’il y a un dossard (avec quatre épingles-à-nourrice fournies), il s’agit de rouler, de s’offrir du dénivelé et de partager un petit plaisir houblonné !!!!.

L’épicentre de cette randonnée est, vous l’avez compris, le village touristique d’Houffalize (5 500 âmes, à l’année, tout de même !), dans la province du Luxembourg, en Belgique, donc ! Rien d’étonnant à cela, c’est à Achouffe, à quelques kilomètres de là, que se trouve la brasserie, qui a donné son nom à l’épreuve. Régulièrement, les circuits proposés sont revus et corrigés…

Cette année, quatre parcours (169 km, 115 km, 86 km, ou 67 km) sont proposés, pour respectivement, 2 832 m, 1 952 m, 1 477 m ou 1 090 m… Mieux vaut avoir l’âme et les mollets d’un grimpeur (ou plutôt d’un endurant puncheur) pour tenir la distance. Le dénivelé se concentre en une série de “murs” et de montées, où les pourcentages ont pour tendance de souvent osciller entre 9-10% et 18%. Le grand circuit compte pas moins de 12 montées (côte de Mormont, côte du barrage de Nisramont, col de Haussuire Sud, Samrée, Epigny, Rue Pierressart, Voie d’Aisne, Roche-à-Frène, Côte d’Odeigne, Plateau des Tailles, Mont d’Achouffe et côte de Saint-Roch). Les autres en comptent un peu moins (9 pour le 115 km, 8 pour le 86 km et 6 pour le 67 km) ! Le col de Haussuire Sud tient incontestablement la vedette ! Présent sur tous les circuits, il est présenté comme la 1e côte de Belgique. C’est en son sommet que se trouve la plaque Claudy Criquielion…

Mais au CTV Sceaux, je ne vous apprends rien, on a l’esprit au challenge. Alors notre club des sept s’est exclusivement inscrit sur le 169 km, pour une bonne partie de manivelles et plus ou moins d’aisance dans les montées (les murs ?). Mais de la joie et de la bonne humeur à tous les étages.

Dans le vif du sujet

Ledit club des sept, emmené par Jérôme, est arrivé en trois vagues et deux hébergements, dès le vendredi. Au programme retrait des dotations coureurs. Gomme de cola, gel, barre de céréale, boisson énergétique ou crackers sont associés au dossard (et ses épingles-à-nourrice !), à la plaque de cadre (pour les photos), au mémento sur l’enchaînement des montées et ravitaillements (à coller sur le cadre) et au jeton en bois, qui permettra de déguster 12 cl de Chouffe Lite à 11 km d’Houffalize, en fin de parcours.

« On a découvert cette cyclo, il y a deux ans… La grande boucle nous est devenue incontournable ! » lance Jérôme. « L’ambiance est extraordinaire et les bosses sont dures, juste ce qu’il faut ! » Arnaud, Chérif, Christophe, Laurent, Lionel et Pierre ne peuvent qu’acquiescer, d’autant qu’aux habitués se joignent quelques néophytes… Montage des vélos, fixation des plaques de cadre, épinglage des dossards. Dîner à la brasserie, retour au gîte. Extinction des feux.

En selle(s) !

Le lendemain, après un copieux petit-déjeuner, notre groupe file sur le site de départ, déjà très fréquenté où l’accueil se conjugue au plus que sympa. Photo souvenir. Le petit groupe s’élance vers 7h30, lorsque les inscrits du grand circuit ont le droit de rouler. À 9h00, “les 115” prendront le relais, ainsi de suite… Soleil – très – voilé, douceur, atmosphère humide… Pas de doute, c’est le printemps ardennais ! Des groupes de copains et des clubs se succèdent. C’est fluide. Les deux premières bosses sont enchaînées sans coup férir jusqu’à l’incontournable – et pantagruélique – ravitaillement de La Roche-en-Ardenne (km 35), où les bidons sont rechargés en eau ou boisson énergétique. Ça commence à échanger, en flammant ou en français (essentiellement) !

« Si je me souviens bien, il y a une longue et difficile montée qui arrive, sur une route pas terrible… » remarque Cherif… Pas d’erreur, il s’agit du col de Haussire (3,8 km pour 278 m de dénivelé avec des rampes à 12,61% pour 7,34% de moyenne). C’est une belle entrée en matière, qui permet de se mettre dans le rythme.

Épicuriens, les scéens

L’avancée est régulière. De montée en montée chacun prend son rythme. De nouveaux groupes se forment, au grès des conversations et des ravitaillements (Durbuy, au km 86 et Langlire au km 140). La brasserie d’Achouffe approche à grands tours de manivelles. Les clubs et les copains des premiers kilomètres s’y retrouvent autour d’un verre (12 cl) de Chouffe légère (4%), l’ambiance est ouvertement festive.

Jérôme parvient à se faire offrir quatre dégustations. Cela ne l’empêche pas, pour autant, de repartir avec un bon rythme. Un rythme que bon nombre de cyclosportifs à plein temps, aimeraient bien assurer. Il suffit de jouer du braquet…

Il reste la terrible côte de Saint-Roch (930 m pour 101 m de dénivelé avec des rampes à 22,27% pour une moyenne de 10,72%). « Ça passe sans problème, pour peu que l’on sache gérer ! » lance de nouveau Jérôme. Le village d’arrivée est bondé. Une bouteille de 33 cl est offerte à chaque participant, un t-shirt et des chaussettes sont offertes. C’est la fête.

Il ne reste plus qu’à se lancer dans l’après Chouffe… Le CTV Sceaux se la joue groupir, dans un bar d’abord, puis, en soirée, dans un restaurant à grands renforts de portions de frites… Et de verres de bière !!! De la Chouffe, bien sûr, mais aussi de La Bière des Amis !

Le lendemain, on en remettra une couche, avec d’abord, le jeu de la capsule de café, puis un déjeuner dans une barraque à frites. Et puis retour au bercail !!!

Flèche VELOCIO Week-end de Pâques 2024 (30-31 Mars)

Pour rappel du principe de la Flèche VELOCIO, organisée par l’Audax Club Parisien (ACP), chaque année, durant le week-end de Pâques, des équipes, composées de 3 à 5 équipiers, doivent parcourir en 24 heures une distance déclarée pour se diriger vers un lieu de concentration en Provence : cette année, Pernes-les-Fontaines, ville située à quelques km au sud de Carpentras, et lieu de naissance de Paul de Vivie, plus connu sous le nom de Vélocio.

Notre équipe constituée de Jean-Luc COGEN, capitaine de route, David TRYSTRAM, Daniel VAILLANT, Thierry VASSEUR et Philippe LIEGEOIS avait défini comme point de départ CHALON SUR SAONE et déterminé une distance de 426 kms pour un dénivelé modéré de 2 200 m.

Partis à quatre la veille par le train et couchant à l’hôtel, Jean-Luc, séjournant sur place, nous a rejoints le samedi matin pour démarrer à 8h00 le 30 mars, affronter le parcours de 426 kms et arriver le lendemain 31 mars à 9h00 (en tenant compte du changement d’heures !).

Le parcours, déjà emprunté par une équipe du CTVS, mais plus court cette année de 25 km environ, prévoyait des contrôles à Louhans (km 38), Bourg en Bresse (km 89), Saint-Jean-de Bournay (km 184), Andance (km 238) et Pont Saint-Esprit (km 365), selon le tracé suivant :

Notre raid s’est globalement bien déroulé et son objectif a été atteint : 418 km en 24 heures à quelques minutes près, dont 18h30 en roulant. Un tracé sur de petites routes carrossables et peu fréquentées (surtout la nuit !). Notre excellent esprit d’équipe nous a aidé à surmonter LA difficulté de cette épreuve, des conditions météo apocalyptiques : 18 heures de pluie cumulées à partir du samedi après-midi dont un bouillon toute la nuit, un vent du sud contraire avec rafales à 70 km/h. Ces conditions ont entrainé l’abandon ou l’échec d’une vingtaine d’équipes sur 52 inscrites au départ et seule une équipe a pu effectuer plus de 500 kms cette année.

Un peu comme pris dans une lessiveuse, nous avons été contraints de nous réfugier parfois, comme le montrent les photos prises sous une serre improbable lors d’un orage soudain, ou à nous abriter sous arrêt de bus, station essence ou arcades !

Les sourires étaient de mise à l’arrivée, ou le temps était ensoleillé !

Espérons que le rassemblement 2025 à Bollène du 18 au 20 avril s’effectuera sous un ciel plus clément, pas seulement à l’arrivée !

Séjour Bretagne Mai 2024

Le séjour annuel du CTVS s’est déroulé cette année en Bretagne à Josselin, du mercredi 8 Mai jusqu’au dimanche, à l’hôtel du château, face à celui-ci sur les bords de l’Oust.

Ainsi 47 participants, dont quelques accompagnateurs, ont convergé ce mercredi lors de trajets particulièrement compliqués en raison du week-end prolongé de l’ascension.

Mais qu’importe, tout le monde s’est retrouvé plein d’entrain et de bonne humeur pour séjourner dans un cadre exceptionnel.

Chaque jour, au moins deux groupes se constituaient pour affronter des parcours (tracés par Lionel et Pierrot donc parfois exigeants) à travers les terres ou vers la côte atlantique, les photos ci-après témoignent de la beauté et de variété des paysages.

L’organisation bien réglée, la qualité de l’accueil, l’ambiance conviviale et amicale ont été reconnues unanimement par l’ensemble des participants qui n’aspirait à l’issue du séjour qu’à renouveler l’expérience en 2025…dans la région du Jura.