Ce samedi 15 mars 2025, me voilà partie pour ma première sortie avec le Big Fat Ride en compagnie de mon acolyte Domy Crost et de Valérie, direction l’Oise. Valérie, en reprise progressive d’activité après son opération du genou, prévoit de nous accompagner jusque Compiègne et de rentrer en train.
3ème week-end d’affilé que Domy et moi roulons ensemble, après la Raboliot (200km à Orléans) et une sortie gravel avec le Grew (dans l’Oise déjà). Nous commençons à bien nous connaitre et je la taquine : « Dis, Domy le week-end prochain on ne se voit pas, hein ? ». « Oh nan c’est bon, ça suffit… », répond-elle. Comment dois-je le prendre ? Haha…
Réveil à 4h50 pour rejoindre les filles à 6h au char à Bourg- la-Reine. Fait rigolo : nous arrivons toutes les 3 EXACTEMENT en même temps au char.

Le trajet jusqu’au lieu de départ dans Paris se passe bien, nous passons par la place de la république et nous voilà arrivées (au départ). Déjà 30km au compteur, une bonne excuse pour prendre un très bon cookie au café Margot qui nous a ouvert les portes pour l’occasion. Une centaine de personnes sont réunies malgré le vent annoncé.
7h top départ. Nous nous mettons en queue de peloton, ça part vite et nous voulons éviter les bousculades. Nous avons bien fait car dès le premier km une crevaison juste devant moi me fait faire un dérapage « contrôlé » mais une petite frayeur tout de même.
Nous passons naïvement un bon moment sur le canal de l’Ourcq, protégé du vent. Nous faisons la rencontre insolite d’un cycliste qui fait les poubelles à la recherche d’un morceau de papier pour réparer son pneu. “Mais si Monsieur, nous allons vous aider de toute façon on s’arrête prendre une photo”.
Sur les bons conseils de l’atelier réparation pneu chez Cyclexpert, nous lui passons un papier aluminium d’une barre de céréale afin qu’il l’insert entre la chambre à air et le pneu.

A la sortie du canal c’est une tout autre histoire : Nous nous retrouvons exposées au vent…de face. Et il nous reste 60km avant de changer de cap à Compiègne pour entamer le retour. Tête baissée sur le GPS, tout droit pendant 8km. Finalement 8km c’est long. Puis encore tout droit pendant 6km. Je commence à avoir extrêmement mal dans le bas du dos. Est-ce mon sac de trail qui est trop lourd ? Mal réglé ? Ma selle trop basse ? Des fourmis dans le pied gauche. Décidément rien ne va. Heureusement que je suis partie avec des Doliprane cette fois. Personne ne parle. On se partage les relais avec Domy. On alterne de plus en plus. Ça va être long. Je me demande si je ne vais pas moi aussi prendre le train à Compiègne. Domy dit toujours « on est mieux là que dans notre lit ». Cette fois, j’ai un doute.
Arrêt à la boulangerie de Nanteuil le Haudouin. Je mange ce qu’il y a dans mon sac pour l’alléger. Je parle à Domy de mon mal de dos : «C’est normal, c’est à cause du vent, moi aussi j’ai mal dans le bas du dos ». Ahhhhhh, c’est donc ça ! C’est marrant : quand on connait la cause, ça va déjà un peu mieux (au moral).
Le vent a eu raison de Valérie qui décide de prendre le train plus tôt que prévu. Bonne décision, ça ne sert à rien de s’acharner dans ces conditions.
Nous repartons à deux, sur un parcours un peu plus protégé, ou c’est la pause qui fait du bien.
Domy a l’air en forme : « Dans 60 km il y aura une côte à 17%, je vais sûrement descendre du vélo ». Comment fait-elle pour se projeter aussi loin, je ne sais même pas si j’arriverai jusqu’à Compiègne dans 20km.
Le soleil pointe le bout de son nez en même temps que nous croisons Anaïs (ACP, Girls On Wheels). Nous arrivons à Compiègne toutes les 3 protégées du vent par la forêt. Nous décidons avec Domy de faire une bonne pause bien méritée en terrasse au soleil. Quel bonheur !

Revigorées par la vitamine D et rassasiées, nous entamons le retour. Vent dans le dos. Et là nous comprenons pourquoi on s’est levé aussi tôt. Ma définition du bonheur absolu. Le long de… l’Oise (bah nan c’est pas la Seine là, attend je regarde, ah bah oui c’est l’Oise, évidement), nous rejoignons Senlis, déjà visité la semaine dernière avec le Grew, on ne s’arrête pas. En revanche petit arrêt pour ramasser les jonquilles dans la forêt

Petite devinette : combien de jonquilles restait-il à l’arrivée ?
Et nous voilà déjà de retour sur le canal de l’Ourcq. La trace nous fait changer de rive alors que ce n’était pas nécessaire. Obligées de descendre du vélo pour passer un pont. Petit moment de solitude au moment de remonter sur le vélo, je n’arrive plus à lever la jambe après 220km. Sur le pont nous voyons que nous ne sommes pas les dernières et nous nous faisons doubler par un groupe de cyclistes qui n’a pas changé de rive. Je suis à la fois contente qu’il y ait du monde derrière nous et en même temps déçue de me faire doubler de cette façon. Je le dis à Domy… qui part à leur poursuite et les double comme une fusée (à prendre en compte pour le calcul des jonquilles). Sur le plat, c’est Domy qui domine. “On ne veut pas louper l’apéro”, je m’excuse en passant. Finalement nous arrivons en même temps qu’eux au bar “Les bledards” à cause d’une route fermée et de notre super sens de l’orientation.
Une bière, un coca, et ça repart car il me reste encore 25km pour arriver chez moi, presque à temps pour le match de rugby France Ecosse. J’ai 250km au compteur.