Bon, on ne va pas se cacher derrière son petit doigt, ça n’a pas été une franche réussite…
Abandonner après 700 kilomètres quand on se prépare depuis 2 ans à en faire 1200, ça n’a rien d’un exploit
Cependant, je retire des choses positives et (évidemment) des choses qui le sont moins de cette première avortée.
Ce que j’ai apprécié :
- L’ambiance au bord de la route
- L’enthousiasme de mes collègues du CTVS tout au long de la préparation, et encore au départ de Rambouillet
- L’énergie déployée par Philippe et David pour essayer de me motiver au moment où j’avais décidé de jeter l’éponge
Ce que j’ai moins aimé :
- La chaleur
- Le dénivelé une fois arrivé en Bretagne, ça ne monte pas beaucoup mais ça monte longtemps, très longtemps, trop longtemps… pour moi
- Mes cuisses qui ont commencé à se rebeller après 450 kilomètres
- Mes péripéties pour essayer de dormir à Brest :
- arrivé à 1h15 du matin, je me rends dans le bâtiment dédié au couchage des participants (l’internat du lycée Kerichen)
- je demande à dormir, c’est payant mais on m’indique qu’il n’y a plus de place disponible, qu’il faut attendre 2h00 du matin que certains occupants actuels soient réveillés et libèrent des lits
- j’attends – pas le choix – il n’y a de toutes façons pas un mètre carré de moquette libre pour poser une fesse
- un lit se libère, on me dirige vers le 3ème étage (place A de la chambre 302), je peux m’allonger, le lit de la place B est occupé mais le gars semble dormir et ne ronfle pas
- j’indique que je souhaite être réveillé à 6h00, l’heure de réveil est notée sur un bout de papier que je garde et sur un autre bout de papier que le gars préposé aux réveils garde de son côté ; il y a des papiers partout – réellement partout – sur le bureau du gars, je me dis que la méthode doit avoir quelques ratés mais je comprends qu’ils n’aient pas informatisé le process pour un événement qui a lieu tous les 4 ans
- je m’endors en posant la tête sur mon gilet réfléchissant roulé en boule (l’équipement du lit se compose d’une alèze et rien d’autre)
- à 2h30, réveil en sursaut, lumière dans la figure, le gars en charge des réveils me dit que c’est l’heure, que je dois libérer la place ; je mets un peu de temps à comprendre, je lui montre mon bout de papier où est bien inscrit « 6h00 » ; il s’excuse et s’en va
- je parviens à me rendormir mais la même scène se reproduit à 3h30 : re-lumière dans la figure, re-gars (le même) qui me dit de libérer le lit, re-présentation de mon papier sur lequel est inscrite la bonne heure, re-excuse du gars qui cette fois s’en va en râlant
- mais je ne me rendors pas et attend en somnolant que le temps passe jusqu’à 6h00
- dès l’entrée, il y a des gens allongés partout, par terre et sur tout ce qui ressemble à un siège
Ce que je devrai faire différemment s’il me prend un jour l’idée saugrenue de faire un peu plus que 700 kilomètres sur PBP :
- Partir de Rambouillet dans une vague plus tardive, je suis parti dans la 4ème, entouré de cyclistes plus aguerris et rapides que moi et j’ai été happé dans un peloton qui allait à une allure déraisonnable (au contrôle de Fougères, vers le km 290, j’avais rattrapé Denis parti 45 minutes avant moi, feu de paille…)
- Sécuriser la nuit en prenant une chambre d’hôtel (Philippe a eu bien raison !) ou en devenant copain avec un propriétaire de camping-car
- Ne pas vivre avec l’obsession PBP durant les 18 mois qui précèdent
- Dans tous les cas, privilégier le plaisir, même si ça passe par des sorties plus courtes et moins rapides