Desertus Bikus : aventures espagnoles de Dominique Crost

Fin avril, j’étais engagée sur la Desertus Bikus, une épreuve consistant à traverser l’Espagne (de Bayonne à Malaga) en autonomie en moins de 7 jours.  Chacun est libre de son parcours, il y a 6 points de contrôles obligatoires. C’était un sacré challenge pour moi :

  • il sous-entend de savoir mapper,
  • il faut obligatoirement traverser les Pyrénées et je suis une quiche dans les côtes,
  • le centre de l’Espagne est désertique, ce qui complique les ravitaillements,
  • il faut être équipé pour l’été comme pour l’hiver, car la météo dans les déserts n’est pas la même que dans les Pyrénées,
  • je ne parle pas un mot d’espagnol.

Mais je n’étais pas au bout de mes surprises.

Episode 1 : le départ mouvementé pour Bayonne

J’ai prévu de me rendre à Bayonne par le train de nuit. Mon paquetage est sur le vélo fin prêt depuis quelques jours. Je pars de Bourg la Reine avec 2 heures d’avance pour la gare d’Austerlitz. À hauteur du boulevard Saint-Jacques, ma roue arrière se bloque, je ne peux plus avancer. Je soupçonne le frein à disque mais  pas moyen de débloquer la clé, qui permet de dévisser la roue ; des jeunes s’arrêtent pour m’aider sans y arriver ; je décharge mon vélo (au cas où le blocage vienne du poids du chargement) et finalement je prends un démonte-pneu pour faire levier pour débloquer la clé. Ouf, j’arrive enfin à démonter la roue. Comme je le pensais, le ressort de la plaquette de frein s’est déformé et bloque la roue. J’essaie de le remettre en forme. Ça frotte mais ça roule et il me reste un quart d’heure avant le départ du train : j’abandonne ou je persévère ?

Rien n’est jamais perdu, je repars avec mon vélo qui ronronne, j’arrive à la gare pile à l’heure du départ du train. Et là, SURPRISE:  3 copines du CTVS venues m’encourager avec des panneaux et un délicieux flan. Pas le temps de parler avec elles qui m’attendent pourtant depuis 2 heures, le chef de gare m’ordonne de remonter sur mon vélo pour aller jusqu’à ma voiture (alors que c’est interdit) et embarquer au plus vite !

Je suis dans le train, je partage ma cabine avec d’autres participants de la DB dont Sybile que je suis sur Instagram. Installée sur ma couchette, les émotions se relâchent avec une petite larme de joie en pensant à mes exceptionnelles copines et en savourant leur flan ! Le lendemain, je trouve à Bayonne un vélociste qui change le ressort de la plaquette, me donne des conseils pour la DB qu’il a faite l’année précédente et m’offre un café.

Episode 2 : la Desertus Bikus

Le départ :

Le départ est à minuit dans la nuit du vendredi à samedi à Hasparren, mais il faut y être au moins 2 heures avant. J’y arrive vers 20h, l’attente est un peu longue dans ce gymnase ou certains essaient de dormir, une DJ est aux platines mais personne ne danse.  40% de femmes, ça change des autres épreuves longues distances. Je croise des têtes connues, Camille, Anais, Mauve…, fait la connaissance d’autres comme Yannick et Enora : les discussions portent souvent sur la route du départ : il y a 2 cols possibles ou la route de la côte, plus longue et très ventée.

Premier jour (245 km et 3566m de D+):

Le départ est enfin donné, je suis le conseil du vélociste et choisis le col d’Ibaneta qui passe par l’abbaye de Roncevaux, un col hors catégorie long (environ 15km) mais avec des inclinaisons raisonnables (6% de moyenne). Le paysage est certainement beau, mais il fait nuit, il fait froid, surtout dans la descente du col, il pleut, il grêle. Au petit matin, je rêve d’un bon et copieux petit-déjeuner au chaud : en vain, je me contenterai du fromage et des fruits secs que j’ai emporté.  Dans la journée, le vent se lève, un bon gros vent de face. Le paysage est moins montagneux, mais on va enchainer les toboggans. La pluie se calme, il y a même parfois un rayon de soleil. Le temps passe et tous les restaurants sur mon parcours sont fermés. A Viana, une station-service est ouverte : il lui reste un sandwich triangle (les participants de la DB ont dû faire une razzia !), je n’arrive pas à traduire quel est son contenu : tant-pis, je prends, je croque, pouah, c’est infect, ça ressemble à de la salade de museau ! J’arriverai à en manger 2 bouchées et le reste passera à la poubelle. J’arrive à Logrono vers 16h, environ 200km de fait. A la sortie de la ville, je tourne en rond dans un parc puis je finis sur une piste de VTT bien hard : je devrai pousser ou porter mon vélo sur quelques kilomètres. Il faut vraiment que je progresse dans le mapping !

La nuit commence à tomber, je suis toujours en quête de restaurant, je m’arrête à Banos del rio  Tobbias dans un bar avec de délicieux tapas : c’est très animé, nous sommes le samedi soir de Pâques, familles et amis sont réunis pour faire la fête. Moi, je suis frigorifiée et fatiguée : j’essaie de trouver un hôtel, mais tout est complet. Je continue et entame la côte suivante. Dans la nuit, j’ai du mal à lire mon GPS (il faudra que je règle cela !) et me perd de temps en temps.

J’arrive vers 11h dans le magnifique petit village de Pédroso, désert sous la pluie. J’aimerais bien pouvoir piquer un somme à l’abri dans l’église. Alors que 4 hommes passent dans la rue, je les aborde pour leur demander s’il y a un hôtel : je connais la réponse, c’est non, mais c’est pour introduire ma question suivante.  Je leur demande si quelqu’un pourrait m’ouvrir l’église ou une salle municipale pour que je puisse y dormir avec mon duvet de montagne, expliquant que mon hôtel est 35km plus haut dans la montagne et que je suis fatiguée et frigorifiée (mais cela devait se voir !). Ils téléphonent dans les hôtels des villages environnants, mais tout est complet (je le savais déjà !). Un des hommes me propose de m’emmener au « fronton » : je pensais qu’il s’agissait d’un gymnase comme celui d’Hasparren, mais c’est juste un mur. Donc sans protection du froid et de la pluie. Je n’ai jamais testé mon bivy et je sais qu’on a beaucoup plus froid quand on s’arrête. Tant pis, je vais continuer.

L’homme me dit d’attendre, il téléphone à sa femme, je comprends qu’ils se disputent : Madame n’a pas envie qu’il ramène une étrangère à la maison au milieu de la nuit ! J’essaie donc de m’éclipser discrètement et poliment, mais il me rattrape et m’emmène chez lui. Il m’installe un matelas dans son salon, son épouse se lève, me prépare une tisane, du fromage, des gâteaux, me prête son pyjama en polaire, met mes vêtements mouillés au sèche-linge.  Leur nièce, collégienne qui parle 3 mots de français, vient me voir avec une copine. Le lendemain, comme je voulais partir tôt, il se lève à 6h, me ramène mes vêtements secs. Avec Mercedes et Paco, nous ne parlions pas la même langue, mais nous nous sommes compris ; J’ai compris leur humanité, ils ont compris ma gratitude !

Deuxième jour (191 km et 2114 de D+) :

Je pars finalement à 6h40, le temps de faire mon paquetage et de dire au revoir à Paco. J’entame une nouvelle ascension, mais qui, reposée, me parait plus facile, le jour se lève assez vite, nous sommes dans un beau paysage de moyenne montagne. Deux heures et demi plus tard, j’atteins l’hôtel dans lequel je devais dormir et en profite pour prendre un bon petit déjeuner, la salle de restaurant est remplie de participants à la DB.

Je repars sur une belle petite route qui monte avant d’arriver à un lac (à Mansilla  de la Sierra) que je dois contourner sur une route mal goudronnée. Les bas cotés sont remplis de neige, je passe à coté d’une station de ski, il fait de plus en plus froid, mais suivront quelques heures très agréables, faciles à pédaler dans un paysage de montagne beau et calme avant de redescendre au premier contrôle.

Celui-ci est à Sad Hill, un cimetière bizarre, celui du film « le bon, la brute et le truand », après quelques kilomètres de gravel.  En bas de la colline je trouve un restaurant ouvert, il doit être 14h, j’ai faim, mais je n’arrive pas à manger beaucoup. J’y retrouve Sybile et ses copains, dont c’est la dernière étape car ils rejoignent Madrid[OL1] . Je repars avec eux sur quelques kilomètres.; j’aurai bien voulu trouver des cafés ou pâtisseries ouverts, mais en ce dimanche de Pâques, tout est fermé. L’après-midi est bien agréable, bien ensoleillé avant une averse en soirée.

J’arrive à Ucero, village touristique ( ie avec des restaurants !) vers 19h, mais je dois faire un détour de 15km pour aller au CP1bis (contrôle rajouté[OL2] , l’ermitage de San Bartolomé), la nuit est tombée. Après un long chemin, une barrière, je croise Enora et Yannick, qui m’indiquent que ça devient du gravel plus difficile, mais qu’on peut le faire à pied, ce n’est pas loin… oui et non, ça m’a pris 20 minutes pour faire 3 kilomètres. Je dîne rapidement à Ucero, mon hôtel est à 15km et la réception ferme à 22h. A Burgo de Osma, à 22h30 au premier carrefour, 2 hommes n’attendent plus que moi pour rentrer chez eux , ce sont les réceptionnistes de l’hôtel !!

Troisième jour (196km et 2367m de D+) :

Debout à 5h20, mais obligée d’attendre 6h l’ouverture d’un café pour prendre un bon petit déjeuner. Je partirai finalement à 6h50 pour une magnifique matinée de vélo. Les paysages sont à couper le souffle :  la terre ocre avec des promontoires sur lesquels on aperçoit des châteaux, j’ai l’impression d’être dans un western. Ma chaine saute, et je dois desserrer mon système anti-saut de chaine (et oui, je ne savais même pas que j’avais ça sur mon vélo !) pour pouvoir remettre la chaine : c’est quand même un bel endroit pour un arrêt mécanique !

Je continue et retrouve Anaïs, nous nous amuserons sur une merveilleuse descente, à fond, facile et très belle : 4km autour de 50km/h, c’est magique !

Ça devient un peu moins beau et j’ai faim et soif. A l’entrée de Siguenza (km90), l’ami de Pauline, une participante, m’offre un coca bien frais et m’indique le centre-ville ou je trouverai un bon restaurant (délicieuses asperges, saumon et dessert).

L’après-midi est « chiant » : je traverse une réserve naturelle, le paysage est admirable 10 minutes, mais vite monotone tout en collines boisées de conifères, ça n’arrête pas de tourner, de monter, de descendre… je ne rencontre pas âme qui vive sur 60km. Enfin je retrouve une route plus grande, mais toujours pas de restaurant ouvert à la tombée de la nuit.

J’arriverai à Canamarès sans avoir trouvé à manger. J’ai réservé dans un genre d’airbnb : l’entrée est à peine indiquée, mais en bas de l’escalier, il y a six vélos garés.  Je monte à l’accueil et demande s’il est possible de manger. Non, l’aubergiste ne prépare rien mais m’indique qu’il y a une cuisine à disposition et va chercher une clé magique : il ouvre une porte dérobée qui donne sur un supermarché fermé : je peux acheter de la charcuterie, des yaourts, du pain, des fruits !

Quatrième jour ( 154km et 1381m de D+) :

Je pars de Canamarès à 7h, je sais que cette étape sera plus facile, alors je prends mon temps ce matin.  Une petite pluie le matin, je trouve un café après 35km, c’est le repère des commères du village, ça parle très, très fort. Je continue jusqu’à Almodovar del Pinar, ou je vois un troquet fermer sous mes yeux, je me rabats sur une station-service ou je partage des gâteaux avec une autre participante affamée. Je reprends la route jusqu’à Motilla del Palancar, ou je trouve un vrai restaurant avec nappe qui me sert une délicieuse soupe de lentilles à 3 heures de l’après-midi. Je reprends la route et me perd dans le dédale de la ville, mon GPS m’envoie sur un parcours que je ne veux pas prendre. Le paysage n’est pas folichon, des cultures variées, mais c’est plat, vent dans le dos et je n’ai plus que 75km et 100m de D+, je devrais arriver à l’hôtel à Albacete à 7 heures ce soir !

Episode 3 : l’hospital general

30km plus loin, j’ai soudain très mal au ventre. Heureusement je traverse un petit village, Quintanar del Rey : je m’arrête dans une pharmacie, pliée en deux : le médicament qu’elle me vend n’a pas d’effet, j’ai soif, la pharmacienne me donne une bouteille d’eau, j’espère qu’en dormant, ça ira mieux. Je repère sur internet une auberge à un km et demande à la pharmacie de téléphoner pour s’assurer qu’il y a de la place : je ne me sens pas capable de rouler pour rien. J’arrive à l’auberge. Une jeune femme, Isabelle, qui ne parle qu’espagnol, me demande ce que je veux :

  •  « me reposer et si ça ne va pas mieux appeler un médecin »,
  • « ici, les médecins ne se déplacent pas, viens avec moi »,

Elle m’emmène au centre médical ou je passerai devant tout le monde ; le médecin après examen et après m’avoir donné une piqure d’anti-douleur, appelle une ambulance, une personne dans la salle d’attente parlant français aide à la traduction. Isabelle, qui m’avait attendue, me ramène au vélo ou je prends mes papiers et les chargeurs de téléphone, pendant que l’ambulance arrive. Sur le tracker de la DB, ma sœur pense que je roule bien à 45km/h !

L’ambulance m’emmène vite à l’Hospital général d’Albacete. Ma sœur et une copine du CTVS ne comprenne plus pourquoi je roule à 120km/h.

Aux urgences, les douleurs atroces reprennent, après une radio et une échographie, on pense qu’il s’agit d’une inflammation de la vésicule biliaire. Je suis hospitalisée, sédatée, mise sous antibiotique et finalement chouchoutée par le chef de service qui est le seul à parler un peu français et un peu anglais, s’étonne que je voyage seule, et surtout s’étonne du résultat de mes analyses. Il passe me voir de plus en plus souvent et décide de me faire passer un scanner en urgence à 11h du soir. On verra une perforation du duodenum avec septicémie, je suis opérée dans le quart d’heure !

Je passerai 15 jours à l’hôpital : je m’habituerai au rythme décalé des espagnols, aux familles bruyantes présentes toute la journée, à l’usage qui veut qu’un membre de la famille reste dormir dans le fauteuil au pied du lit, aux soirs de matchs de foot, au bruit toute la journée jusqu’à minuit (je reconnais honteusement que dès que j’ai pu me lever, j’ai caché la télécommande du téléviseur de la chambre commune à 3 personnes dans le tiroir de ma table nuit).

Je ne vous raconterai pas plus le détail de cette aventure, l’effet des calmants à haute dose ou le black-out électrique pendant lequel mon fils a déambulé dans Madrid alors qu’il essayait de me rejoindre, car cela n’a plus grand-chose à voir avec le vélo.

Mais de cette dernière aventure, je garderai en mémoire l’humanité des personnes que j’ai rencontrées et en particulier Isabelle et le professeur Cascales qui m’ont sauvé la vie et la confirmation que le voyage à vélo permet de rencontrer des personnes extraordinaires.

Pour la fin de la DB, ce n’est pas moi qui vous la raconterai, car je ne suis pas inscrite pour l’édition 2026, qui, parait-il, sera la dernière.


 

Séjour Jacques Vagner Amicale des Demi-siècles à Damvix septembre 2025.

L’Amicale des Demi-Siècles est une association qui réunit presque 500 licenciés FFCT ayant au moins 50 ans. Elle organisait du 14 au 21 septembre 2025 un séjour à Damvix en Vendée auquel j’ai participé avec 170 autres personnes. J’ai partagé mon hébergement avec Maurice venant d’Auray,  âgé de 94 ans et dont le sourire explique la vitalité. Chaque jour 3 circuits d’environ 80, 100 et 120 kilomètres étaient proposés dans une direction commune.

Cette semaine m’a permis de parcourir environ 620 kilomètres et surtout de découvrir la région du Marais Poitevin qui est à cheval sur 3 départements : La Vendée, les Charentes-Maritimes et les Deux-Sèvres et qui est parcourue par une multitude de rivières et de canaux. Une grande liberté est laissée aux participants qui roulent par petits pelotons le premier jour, puis par affinités ou par le hasard des rencontres les jours suivants. Les distances journalières modérées laissent le temps de s’arrêter pour découvrir la région et pique-niquer grâce aux boulangeries et épiceries situées sur le parcours.

Niort avec son double donjon est à une distance de 30 km en ligne directe et à environ 40 en suivant les méandres de la Sèvre-Niortaise. A 10 km au nord, Echiré produit le meilleur beurre du monde dans une laiterie coopérative installée depuis 1894.

Le deuxième jour en passant par Béceleuf j’ai fait un détour pour aller voir le pigeonnier de Pouzay. Un hêtre a poussé droit au milieu du bâtiment cylindrique et ressort par le toit. Des oiseaux se partagent encore quelques-unes des 2800 niches à l’abandon.

L’église romane Notre-Dame de Surgères est située à l’intérieur des murailles de la vieille ville. Sa façade a une largeur inhabituelle de 23 mètres et porte les statues de 2 cavaliers. Sur un de ses chapiteaux 2 éléphants s’affrontent.

Benet, Mervent et Vouvant sont 3 villages sur des sites accidentés qui montrent que le département de la Vendée n’est pas tout plat. Vouvant domine une boucle de la rivière Mère qui rejoint la rivière Vendée à Mervent. La complexité du réseau routier qui en découle explique que dans ce secteur pas mal de cyclotouristes ont fait fausse route. Sur un chapiteau du portail d’’entrée de l’église de Vouvant, une sculpture de bonhomme qui court en souriant interroge.

Toute cette région à l’origine marécageuse a été asséchée au moyen âge par des coalitions d’abbayes. Les ruines de celles de Maillezais et Nieul-sur-l’Autise ont été organisées pour en faciliter la visite.

Enfin quoi de plus agréable après une belle journée à vélo de s’installer le soir à une grande tablée, de participer à la ritournelle des histoires cyclistes et d’écouter les petites blagues de Maurice.

Toboggan Meudonnais (19 octobre 2025)

44 membres du CTVS ont participé ce dimanche 19 octobre au traditionnel Toboggan Meudonnais. Ce rallye, organisé par l’AS Meudon Cyclo, est l’une des randonnées cyclotouristes les plus importantes en Ile de France : cette année, l’affluence a atteint un record de 1 257 personnes. Les parcours, traversant la forêt de Meudon, la vallée de Chevreuse et les villages pittoresques des Yvelines, offrent aux participants de magnifiques paysages et des routes sinueuses. Comme le nom du rallye l’indique, le profil est particulièrement exigeant : le grand parcours de 88 kms présente un dénivelé total   de 1 120 m avec notamment les côtes de Diane, de la Vacheresse, des 17 tournants, de la Madeleine, de l’Homme mort et la montée finale à travers la forêt de Meudon.

Autre particularité remarquable de cette épreuve : son ravitaillement de premier choix dans lequel sont proposés des huitres et du foie gras ! Pas étonnant dans ces conditions qu’au fil du temps le Toboggan fidélise autant de monde !

Comme à son habitude, le CTVS a agi en force : un rdv était fixé à 7h45 au 4 Chemins pour rejoindre le départ. Le club avait préalablement géré et financé les inscriptions de ses adhérents, dont la majorité s’est élancée sur le grand parcours.

Matinée clémente, certes éprouvante mais agréable pour tous, avec à l’arrivée la récompense pour le CTVS de la coupe de la doyenne de l’épreuve Dominique Riffiod et du club le plus représenté.

Le CTVS, de plus en plus fort !

Diagonale Perpignan-Brest B Affres P Barth S Laverdure du 30/06 au 03/07/2025

Rédacteurs : Bertrand Affres (Préambule, étapes 1 et 4) et Pierre Barth (étapes 2 et 3).

Titre : Soleil, soleil

Rédacteur préambule : Bertrand

Nous avions programmé depuis plusieurs années, avec Jean Perruchot, la flèche de France Paris-Perpignan. Sylvie se joignant à nous, j’avais alors envisagé de poursuivre le périple en incluant notre diagonale annuelle : en l’espèce, ce serait Perpignan-Brest, le chemin vers Strasbourg ayant déjà été effectué en 2022, et celui vers Dunkerque étant trop long et escarpé. Compte-tenu des impératifs de chacun, le départ a été fixé au 25 juin. Pierre, intéressé par la seule diagonale (il a déjà accompli deux cycles complets de flèches de France), doit nous rejoindre à Perpignan le dimanche 29 juin, et donner une housse à vélo à Jean qui n’effectuera pas la diagonale et « remontera » en train sur Paris. En fait, la flèche a été rendue plus difficile que prévu, avec une grosse chaleur dès la longue (270 km) première étape, entraînant l’abandon de Jean. Les quatre autres étapes (de 221, 172, 158 et 161 km) s’avèreront également difficiles du fait du parcours montagneux, et de la canicule le dernier jour (jusqu’à 46° au compteur !). Enfin, le dimanche soir, on rejoint Pierre, qui avait néanmoins eu des problèmes avec son dernier TER, mais avait fini par débarquer à Collioure et avait grimpé quelques cols dans les Albères. On dîne dans un des très rares restaurants ouvert dans le centre de Perpignan, une pizzéria un peu éloignée de notre hôtel, le « Paris-Barcelone », situé en face de la gare et toujours recommandé, à juste titre (et plus encore depuis sa rénovation il y a deux ans), sur le site historique de l’ADF (bien réactivé depuis peu).

1ère étape : 30 juin 2025 Perpignan – Grisolles : 232,9 km à 20,8 km/h de moyenne roulée – dénivelé positif : 1495m – température min 21° max 42° moyenne : 33°, pause 3h02.

Rédacteur : Bertrand

Après un bon petit-déjeuner à l’hôtel, grâce à la présence d’une gardienne de nuit et d’une machine à café, nous démarrons la diagonale le lundi à 5h30. Nous n’avons pas eu de difficultés à l’Hôtel de Police pour le pointage de nos carnets de route et, après le SMS adressé par Pierre à Bernard, nous partons dans la nuit chaude vers l’ouest, puis le nord-ouest, quittant les faubourgs de Perpignan pour franchir le fleuve Têt, puis, par un raccourci, aborder le petit col de la Dona à Pézilla-la-Rivière. Il fait désormais jour et pas encore trop chaud : on supporte nos chasubles dans la montée. On les ôtera plus loin, après la descente sur Estagel. Comme prévu, Pierre mène sur la D117. Malgré l’aspiration, je décroche dès lors que ça grimpe au-dessus de 4-5%, comme c’est le cas avant Saint-Paul-de-Fenouillet. Du coup, je provoque le premier (mais pas le dernier) épisode chronophage : ayant perdu de vue mes compagnons, qui ont poursuivi vers une boulangerie sur la route, j’oblique vers le centre et m’arrête à un bar, d’où je les appelle ! On y prend cafés et « Perrier » (pour Pierre), et on effectue déjà un plein d’eau ! Mais les 20 minutes d’arrêt prévues sont dépassées. Heureusement, jusqu’à l’arrêt suivant, Limoux, du 17km/h est programmé et heureusement dépassé, malgré les 6 km de parfois rude montée vers le col Saint-Louis (FR 11-0696). On avait opté pour ce col inédit pour nous : Pierre avait déjà passé, dans ses précédentes diagonales, le col Campérié, ainsi que ceux de la route des gorges de Galamus (prise également par Sylvie et moi lors de BP 2023). Sylvie et Pierre m’attendent quelques minutes au col, point culminant de la diagonale, puis je reste à une centaine de mètres derrière eux dans la descente, et ils filent sans entendre mes cris lorsque je crève à l’avant dans un virage. Je répare assez vite, changeant de chambre à air et apposant une rustine autocollante à l’intérieur du pneu, usé latéralement par un mauvais positionnement d’un patin de frein, qui a sans doute bougé lors d’une séance de bricolage (suppression du garde-boue cassé) effectuée sur la seconde étape de la flèche ! J’arrête une des très rares auto descendant le col pour demander au conducteur de dire à mes compagnons que tout va bien et que je repars bientôt ! En fait, Pierre avait fait demi-tour et avait déjà bien remonté le col. Sylvie attendait à l’ombre sur la D118, qu’on rejoint après Quillan. On passe Couiza et on avance allègrement sur les faux plats descendants de la vallée de l’Aude, et on est vite à Limoux où on retrouve la supérette du centre-ville, où on avait déjà fait nos emplettes lors de BP de mai 2023. Il est 11 heures, on a donc encore une vingtaine de minutes d’avance. Cependant, le temps de faire des emplettes, de chercher un endroit ombragé pour pique-niquer, et de prendre un café sur la terrasse du bar (où nous n’oublions pas le pointage de nos carnets de route !) situé en face, sur la place où nous étions, et il est déjà plus de midi lorsque nous repartons, avec cette fois une bonne dizaine de minutes de retard sur le planning ! On se dit qu’on les regagnera en escamotant la pause de 30 mn prévue pour déjeuner 25 km plus loin, à Villasavary, puisqu’on vient justement de déjeuner ! En fait, comme on le pressent, on aborde la partie la plus pénible de l’étape, avec un soleil au zénith, une température montant jusqu’à 42° à nos compteurs et, sur la route entre la vallée de d’Aude et le canal du Midi, une succession de bosses plus ou moins longues, mais toujours peu ombragées ! On est évidemment en deçà des moyennes roulées prévues (19, puis 20) et, surtout, on s’arrête régulièrement, 5 à 10 minutes à chaque fois, sous les arbres, pour ne pas trop être en « surchauffe ». Notre entourage, à Pierre et moi, notamment nos conjointes, nous avait d’ailleurs invités à renoncer à cette diagonale, compte-tenu de l’alerte canicule diffusée par les pouvoirs publics. Mais ce n’est pas la première fois que nous roulons sous la chaleur, qu’il convient de « gérer » au mieux. Après avoir croisé, à Prouille-Monastère, la route naguère empruntée sur HM et MH (heureusement qu’on ne grimpe pas aujourd’hui la côte de Fanjeaux : on aperçoit le village tout en haut !), on quitte avant Villasavary la D623, pour rejoindre par des routes communales, la D218, qui nous évite de passer par Castelnaudary. Une fontaine avec robinet d’eau est détectée dans un des villages traversés, ce qui amène évidemment un nouvel arrêt pour boire, pour changer l’eau chaude de nos bidons pour de l’eau qui restera fraiche durant cinq minutes, et pour tremper casquette et gants, qui sècheront vite ! Cette opération est renouvelée à chaque point d’eau, notamment à Avignonet-Lauragais, puis à côté de toilettes nauséabondes, le long du canal du Midi. En effet, après ce dernier village, on a rejoint la fameuse piste du canal, qui a deux gros avantages : éviter la circulation routière et, surtout aujourd’hui, offrir une fraîcheur relative : 36-37° seulement. Il y a cependant quelques inconvénients : la monotonie de certains tronçons, en particulier au nord de Toulouse, un revêtement inégal, favorisant les crevaisons (voir demain…) et limitant la moyenne roulée, et, enfin, le ralentissement et le danger provoqués par d’autres usagers. Ce sera le cas dans la longue traversée de Toulouse, où la piste est même souvent dangereuse, par exemple lors des passages sous les ponts, avec des virages serrés, juste au-dessus du canal ! Sylvie est assez stressée par cette traversée d’agglomération et les slaloms entre cyclistes à vitesses fort diverses, coureurs à pied et piétons ! Les GPS de mes compagnons sont très utiles lors de cette séquence, notamment pour retrouver le départ du tronçon nord de la piste. Il est presque 19 heures lorsqu’on l’aborde, avec une petite heure de retard sur les prévisions. Il ne reste que 23 km à couvrir. J’avais contacté notre hôtel, dans l’après-midi, pour aviser de notre progression, mais l’information n’a pas dû être transmise, car je reçois déjà un appel de la patronne, s’inquiétant de notre heure d’arrivée, le service cessant à 20h15 – 20h30. Le parcours étant bien plat, et même descendant aux écluses, et la température un peu en baisse, ce devrait être sans problème, sauf que, du côté de Castelnau, à une dizaine de bornes du but, on s’engage sur une structure métallique de déviation de la piste cyclable, et on doit chercher durant quelques minutes le moyen de revenir sur la piste ! Néanmoins, vers 20h10, on est à l’hôtel. Nos vélos sont placés dans un garage en sous-sol (en attendant de négocier leur déménagement dans notre vaste chambre, car là encore, la circulation de l’information est perfectible : j’avais évidemment précisé, lors de la réservation, que je fais systématiquement par téléphone, qu’on repartait aux aurores, mais notre hôte « tombe des nues » !), et nous sommes vite à table, Pierre ayant même le temps de prendre une douche « expresse » ! Nous n’oublions pas le pointage de nos carnets ! Le dîner sera bon et copieux. Nous aurons accès, vers 3h30, à la salle des buffets du petit-déjeuner, lui aussi copieux. Cet hôtel, le « relais des garrigues », à Grisolles, sur la D820 (ex RN20), d’un bon rapport qualité/prix, est donc à recommander lui-aussi ! 

2ème étape : 1 juillet 2025 Grisolles – Barbezieux Saint Hilaire : 275,8 km à 20,4 km/h de moyenne roulée – D+ : 1340 m – température min 20° max 43° moyenne : 29°, pause 4h53.

Rédacteur : Pierre

Nous avons avancé l’heure du départ de quinze minutes à cause de la canicule annoncée et nous nous élançons dans la nuit noire. Pas de lune pour nous accompagner. Le terrain est plat et nous progressons bien jusqu’à La Vitarelle, près du Montech. Là, une bosse sérieuse nous ralentit. Bien vite le rythme est repris et à Valence d’Agen c’est la pause petit-déjeuner dans une rue où boulangerie et café se côtoient. A partir de maintenant, le jour levé, nous empruntons le canal latéral à la Garonne. La piste est bonne mais monotone. On ne croise personne, pas d’animaux sur le canal et très vite nous ressentons une lassitude. Bertrand propose de reprendre la D813 parallèle. La circulation s’intensifie à l’approche d’Agen mais permet de nous tenir éveillés. Dans les faubourgs de la ville, nous essayons de reprendre le canal mais la route d’accès est en travaux et nous perdons du temps à tourner autour de bâtiments commerciaux à trouver un autre accès et subitement Sylvie chute dans les graviers et s’écorche bien le genou gauche. Après examen de la plaie, qui saignote lentement, nous repartons et traversons Agen avec l’intention de reprendre la canal près du pont canal. Là, le sariste Serge Polloni, président du CODEP du Lot-et-Garonne, nous attend sur un banc. Nous devisons de nos aventures matinales et il nous accompagne sur plusieurs kilomètres proposant à Sylvie de panser sa plaie au passage chez lui. Mais finalement, comme nous ne sommes pas en avance et que le saignement s’est arrêté nous poursuivons notre route. Je reçois un message de Bernard Ducornetz nous prévenant de son désir de nous rencontrer sur le chemin du canal. Pause pointage, courses et pique-nique à Buzet-sur-Baïse et nous prenons une première partie de notre repas de midi. En effet suite au coup de chaud d’hier après-midi, la digestion a été assez difficile et nous avons préféré moins charger nos estomacs ou en deux fois. La piste le long du canal est bonne, pas trop de branches, ni feuilles, encore trop de racines dépassent à notre goût, mais ombragée. La « fraicheur » est là, 27°, pas plus, ça facilite la progression. Un excès d’optimisme et soudain, une crevaison à l’arrière chez Bertrand. Sylvie, ayant accusé le plus le coup la veille après Limoux, nous propose de poursuivre tranquillement afin de mieux appréhender l’après-midi qui sera chaude. Hier le parcours de l’étape nous a permis de finir sur le canal du Midi et ainsi après le gros coup de chaud passer à l’ombre sous les platanes. Mais aujourd’hui, nous redoutons tous les trois l’après-midi qui se fera sans ombre avec beaucoup de bosses et une température annoncée au-dessus de 40° ! La réparation est longue et nous repartons avec un déficit horaire augmenté. Un peu après, nous croisons Bernard Ducornetz. Lors des discutions engagées avec notre sariste, un problème technique survient sur son vélo. Normalement le sariste nous accompagne et peut aussi nous assister dans nos casses mécaniques, mais là c’est l’inverse. Nous sortons nos outils afin de porter assistance au pédalier qui ne tourne plus rond. La pédale droite semble ne plus tenir. Après trois arrêts et de chères minutes perdues, Bernard nous laisse poursuivre et nous essayons de rattraper Sylvie qui se rapproche de La Réole. A peine sortis de la piste cyclable que déjà la chaleur s’abat sur nous. Nous peinons à trouver un estaminet à La Réole et pris par le temps, nous nous installons sur une place à l’ombre avec des bancs et un robinet d’eau pas trop loin. C’est le moment du deuxième repas de midi. Ensuite, le plein des bidons fait, nous quittons le bourg où Sylvie rechute sans gravité, presque à l’arrêt dans une manœuvre délicate de démarrage en côte. Un passant l’aide à se relever et nous remontons plein Nord vers Barbezieux, un léger vent dans le dos, mais avec des températures au soleil de plus de 40° (max 43°). A Sauveterre-de-Guyenne, Bertrand hésite à regonfler son pneu arrière à la station-service à l’entrée de la ville. C’est bien dommage car lors de la traversée d’une zone de travaux, c’est la deuxième crevaison qui s’avèrera être un pincement. Pendant la réparation à la hauteur d’un garage réalisant des contrôles techniques, j’ahane, je halète, tel le chien la langue pendante, je reste à l’ombre et reprends mes esprits. Je crois que c’est à mon tour d’avoir pris un coup de chaud. Je ne suis pas originaire des pays du Sud, aussi dès que le thermomètre s’emballe, mon métabolisme passe en mode survie. Impossible de faire un effort. Bertrand répare courageusement, Sylvie subit mais résiste et le garagiste nous aide à regonfler la roue avec son compresseur. Il nous propose même de l’eau en bouteille car celle de ses sanitaires est trop chaude. Je reçois un message de Bernard Ducornetz : sa pédale a fini par tomber, il a fait 15km avec une jambe jusqu’à la gare de la Réole où il a pris le train pour rentrer chez lui ! En repartant, Sylvie a une bonne idée : si nous trouvions un hôtel pour nous reposer l’après-midi et plutôt rouler de nuit ? Mais d’hôtel, nous n’en trouvons pas sur notre route et de chambre d’hôtes non plus. Une adresse indiquée sur le web s’avère imprécise et nous force à un arrêt supplémentaire à l’ombre dans le vent. Vent qu’il aurait mieux valu avoir de face comme hier, il nous aurait ventilés. A chaque pause le même processus : boire d’abord en soufflant, laisser le corps perdre la pression, puis s’alimenter doucement de fruits secs salés et de gâteaux. Mais le compteur horaire tourne. Nous nous arrêtons presque toutes les heures et pendant une bonne demi-heure ! Nous avions déjà beaucoup de retard, là avec toutes ces pauses supplémentaires, nous calculons une arrivée bien après 22h. Il n’y aura plus d’accueil à l’hôtel prévu, ni de repas, et il fera nuit. Nous perdons encore un temps précieux au contrôle de Coutras pour organiser la réception des clés. Mais ce dernier contrôle m’a surtout permis de me remettre un peu et d’engager la dernière partie un peu plus sereinement. Et nous avons aussi pu faire quelques achats pour notre « dîner » à l’arrivée de l’étape qui semble s’annoncer tardive. La route par Boresse et Martron est ombragée et, en fin d’après-midi, la température descend très, très doucement, trop doucement. Avant la nuit, encore une pause, chasubles et éclairages, et direction Barbezieux où nous peinons à trouver notre chambre et à nous installer. Il est 23h lorsque le cycle des douches commence. Notre repas est frugal : les 2 boîtes de maquereau vin blanc achetés à Coutras. Un délice, la chambre embaume du fumet du poisson. La bonne humeur revient, la situation est tout de même cocasse. A minuit extinction des feux, réveil à 3h pour un départ à 4h.

3ème étape : 2 juillet 2025 Barbezieux Saint Hilaire – Trignac : 303,1 km à 19,3 km/h de moyenne roulée – D+ : 1597 m – température min 23° max 35° moyenne : 23°, pause 3h52.

Rédacteur : Pierre

Petit déjeuner, aussi frugal, sorti des sacoches et c’est le départ dans la nuit noire. La trace direction Cognac nous fait emprunter la D38 et nous fait gagner 2 km sur la D731. Mais aucun marquage au sol, ni de village à traverser. Au lever du jour, à Cognac, une première boulangerie nous tend les bras. Puis une deuxième à Saint-Jean-d’Angély, le premier contrôle de la journée. Notre progression n’est pas bonne. Nous sommes en retard sur le programme. Sylvie se rend compte que ses problèmes de dérailleur arrière semblent s’aggraver. Et finalement elle découvre au toucher que le câble est entrain de s’effilocher. Certainement la chute d’hier matin à Agen a provoqué la cassure de quelques brins du câble. Nouvel arrêt pour rechercher un vélociste dans la région de Surgères. Petit détour par la zone industrielle et nous finissons chez le seul ouvert ce mercredi matin : un réparateur de vélo ancien. Après retrait de la housse du dérailleur, nous arrivons à apercevoir inéluctable : le câble est sur le point de se casser. Malheureusement pour nous, le vélociste ne répare pas du matériel Campagnolo, donc pas de câble de rechange. Il nous en donne bien un, mais c’est pour un dérailleur Shimano. Nous ne prenons pas le risque de l’essayer. Sylvie évite d’utiliser son dérailleur arrière et utilise son plateau avant. Elle continue l’aventure avec deux vitesses. Ce qui est faisable puisque pour le moment la route n’est pas très accidentée. Avec la déviation de 3 kilomètres pour atteindre le réparateur puis 2 pour rejoindre notre itinéraire, plus la recherche de panne, nous avons encore perdu beaucoup de temps. A présent, nous décidons que si un vélociste se présente sur notre route nous nous arrêterons, mais plus de détour. Nous avions prévu la pause à Luçon, mais avec notre retard, cela se fera avant, à Marans, où nous trouvons un grand supermarché dans lequel chacun va se perdre pour trouver de quoi se sustenter. Le grand défaut de ces grands magasins, c’est la perte de temps et dans ces déambulations souvent nous ne trouvons rien ! Mais la D105 est barrée et la déviation que nous optons passe dans cette zone commerciale. Avec nos courses faites, on s’installe plus loin le long de la Sèvre-Niortaise pour pique-niquer. Sylvie est fatiguée et présente depuis quelques jours une tendance à pencher à droite sur son vélo. Ce déséquilibre la contrarie et la force à faire beaucoup d’effort pour rester alignée avec notre progression. Elle perd en souplesse de conduite et le fait de n’avoir que 2 vitesses n’arrange rien. Au contrôle de La Roche-sur-Yon, nous trouvons une boulangerie qui nous restaure bien, car nous allons arriver encore tardivement à l’étape du soir et encore de nuit. Le profil de la suite du parcours est moins facile. Après quelques pauses supplémentaires, achats, repos, chasubles et éclairages, nous traversons Saint Brévin-les-Pins où il subsiste un peu d’animation dans les rues. A l’approche du pont de Saint-Nazaire, ou pont du Mindin, un sanglier court à côté de moi et s’en va dans les buissons avant que mes compagnons ne me rejoignent. Que d’émotion ! C’est maintenant le pont qui va nous en donner. La piste cyclable est bien marquée sur le côté de la chaussée et les joints de dilatations du pont sont recouverts d’une plaque de métal, ce qui évite ainsi aux roues du vélo de s’y enfoncer et le cycliste de chuter. Une fois de l’autre côté de la Loire, nous nous regroupons et continuons par un interminable dédale sans éclairage urbain au travers de Trignac jusqu’à notre hôtel. Tous les commerces sont fermés mais nous prendrons une photo devant l’hôtel pour prouver notre passage. Après la récupération de notre code d’entrée de la chambre, il est 23h45 lorsque nous nous posons enfin. Repas encore plus frugal que la veille, douche et au lit. Ce n’est pas cette nuit que nous allons récupérer grand-chose de notre forme.

4ème étape : 3 juillet 2025 Trignac – Brest : 272,1 km à 18,4 km/h de moyenne roulée – D+ : 2589 m – température min 11° max 32° moyenne : 19°, pause 3h14.

Rédacteur : Bertrand

Il est en effet 3 heures lorsque nous nous levons. Avec un code, récupéré difficilement hier soir par Pierre qui, malgré la fatigue, a pu résoudre le problème de réservation à ce « B and B », on peut entrer dans le hall pour boire un café tiré d’un distributeur, en mangeant divers biscuits « tirés du sac ». On descend les vélos du second étage, et c’est reparti à l’heure prévue : 4h ! Pierre nous guide sur un parcours aussi labyrinthique qu’hier soir, afin de sortir de l’agglomération de Saint-Nazaire. Dans la nuit, on réussit, dans la platitude de la Brière, à maintenir la moyenne prévue. J’ai reçu un SMS de Dominique Pelletreau, nouveau sariste breton. On avait déjà correspondu hier, mais vu notre arrivée tardive au pont du Mindin, il n’avait pas pu nous y attendre ! Maintenant, il s’est placé à un autre passage obligé, le pont après La Roche-Bernard, où on arrive vers 5h50, avec quelques minutes de retard. Dominique est en cuissard et maillot court, malgré une température qu’on juge très fraiche (11-12°). On lui fait signer nos carnets de route. Il nous suit jusqu’à Elven, sur 36 km, où on a prévu une pause-café de 30 mn, puis, avant notre départ, il nous prend en photo, laquelle sera placée sur le site de l’ADF. S’ensuivent 50 kilomètres très difficiles, sur des routes parsemées de côtes, notamment dans le contournement de Plumelec. Très fatigué par les huit jours précédents et le manque de sommeil, je me traîne dans ces bosses. Sylvie les monte elle-aussi de plus en plus difficilement avec ses deux vitesses. Plus grave, sa tendance, déjà contrariante hier, de pencher sur la droite, s’amplifie. Le risque d’une nouvelle chute est évident. Il s’agit du phénomène dit « de la tour de Pise », bien connu des cyclos adeptes de la longue distance, avec des exemples célèbres : Jean sur PBP, Jean-Claude C. sur un BRM de 1000, Alain C sur plusieurs épreuves, et même l’ami Bernard, notre second sariste d’avant-hier. L’abandon est hélas quasiment obligé dans ce genre de situation, d’autant que le problème du câble de dérailleur amplifie les difficultés. C’est ce que décide Sylvie à notre arrêt contrôle/repas de Saint-Nicolas des Eaux, village très touristique de la vallée du Blavet. La responsable de l’office du tourisme décale aimablement son horaire de fermeture (13h) pour rechercher un moyen de « rapatriement ». Ce sera finalement en taxi que Sylvie rejoindra Brest. On repart, Pierre et moi, vers 13h20, avec 2h20 de retard sur l’horaire prévu, très tristes que Sylvie, après 1900 km depuis Paris, doive abandonner à 150 km du but et ne pas valider une 11eme diagonale. On se relaie assez bien, au début, mais, après Guémené-sur-Scorff, les côtes longues et difficiles viennent casser ce bon rythme. On « tourne » à 17-18 km/h de moyenne roulée au lieu des 19 ou 20 prévus. Heureusement, on avance à nouveau mieux après Rostrenen, sur les routes empruntées sur PBP, un peu plus roulantes dans ce secteur, et, surtout, il nous restait 1h20 de temps de pause, en trois arrêts programmés, qu’on parviendra à supprimer ou à limiter, gagnant ainsi une bonne heure de marge. Ce ne sera pas inutile : passablement fatigué, je retarde notre progression dans les côtes entre Carhaix et le Roc-Trevezel. Heureusement aussi que la température reste idéale et que le vent du NNE a tourné au NEE ! A Sizun, la boulangerie où on pointe habituellement nos cartes, est fermée à cette heure ! Je vais à l’« hôtel des Voyageurs », où j’ai dormi lors des PBP 2019 (seul) et 2023 (avec Jean et Sylvie), où le patron appose son tampon, en évoquant les PBP ! Il nous reste 37 km et une petite marge de sécurité reconstituée… mais bientôt entamée, car je crève une seconde fois à l’avant, du fait d’un silex. Pas le temps de se lancer dans la recherche de son éventuelle présence dans le pneu (neuf, comme l’arrière… il y a 2000 km !) : avec l’aide de Pierre, je mets le pneu de rechange et on a vite réparé (pas besoin de vider le chargement des sacoches arrière cette fois !). On prend l’ancienne route de PBP (des éditions 1995 à 2019) par Loperhet et le fameux pont Albert Loupe. Il y a moins de joie aujourd’hui qu’il y a treize ans, lorsque nous étions arrivés de Menton, avec Sylvie et Pierre. La montée sur Brest me semble interminable. Enfin, c’est l’hôtel de police : il est presque 22h, même s’il fait bien jour si loin vers l’ouest une semaine après le solstice. On n’avait plus qu’une trentaine de minutes de marge avant l’expiration des délais. On retrouve Sylvie, arrivée depuis longtemps à l’hôtel Saint-Louis, à proximité du commissariat. Elle nous a attendus pour aller dîner derrière l’hôtel, dans un des rares établissements encore ouvert ce jeudi soir, un restaurant indien (« le Tripura »), qui nous sert des plats de bonne facture.

En conclusion, la fatigue de la flèche, pour Sylvie et moi, la canicule des deux premiers jours, les problèmes mécaniques de Sylvie et ses chutes, conduisant à ses difficultés d’équilibre et à son abandon, ont gâché une diagonale pourtant agréable par la diversité des paysages et les rencontres d’amis saristes.

Ironman (ou carnaval) de Leeds par John Smith le 27/07/2025

J’ai choisi l’Ironman de Leeds car je recherchais un parcours de vélo vallonné sans doute moins ennuyeux que de rouler sur de longues lignes droites penché sur le prolongateur.

Entre la natation et le marathon, il y avait 180km avec 2500m de D+. Très casse patte avec très peu de plat et surtout très long : 7h environ.

Sauf qu’en Angleterre, on ne pédale pas seul, on pédale avec un public en feu, des cloches de vache, des drapeaux partout, et des pancartes d’une grande créativité.

Dès le départ, j’ai compris que ce ne serait pas juste une question de chrono, mais aussi de costumes et de décibels. Des supporters déguisés en dinosaures, licornes roses, Elvis Presley en short moulant et des pancartes à l’humour so british.

J’aime bien le « smile if you don’t have underwear » sur une pancarte portée par une théière géante. C’est vrai que je n’ai rien sous ma trifonction.

Dans un virage, un DJ — probablement un prof de techno à la retraite — balançait “Eye of the Tiger” remixé. À ce moment précis, mes cuisses brûlaient mais mon haut du corps dansait.

Toujours un petit mot pour redonner un peu d’énergie et dans la langue de Shakespeare c’est encore plus touchant. J’aime bien le « you’re smashing it » très crédible venant d’une personne en kilt. On a envie d’y croire.

La côte infernale : la célèbre « black hill » (de 500m à 14.5% et traversée par le Tour de France 2014 qui partait du Yorkshire) concentrait les supporters les plus fous.
Tout le monde criait en agitant des drapeaux, on se prendrait pour Pogacar en train de fendre la foule, pas exactement avec la même moyenne par contre.

C’est là que j’ai compris que la souffrance se vit mieux en musique et que l’Ironman, ce n’est pas juste une épreuve sportive. C’est une fête déjantée où tu découvres que l’humain est capable de tout… surtout avec un public en folie et une bonne dose d’autodérision.

IRON MAN DE NICE ALEXANDRA LEMONNIER JUIN 2025

Date : 29.06.2025

Conditions météorologiques : Chaleur accablante, un vrai défi en soi!

🌊 Natation – 3,8 km

Temps : 1h35

La journée a commencé avec l’épreuve de natation dans les eaux cristallines de la Méditerranée. Malgré la chaleur déjà bien présente dès le matin, la fraîcheur de la mer a offert un bref répit. Le départ a lieu par sas: je me suis placée vers la fin pour mieux gérer mon  rythme et éviter les coups involontaires.

Le tout s’est déroulé en 1h35 – un bon départ dans cette longue aventure.

🚵‍♂ Vélo – 180 km D+2500m

Temps : 8h00

Le parcours vélo fut à la fois une épreuve physique intense et un émerveillement permanent. Avec ses montées éprouvantes dans l’arrière-pays niçois, ses lacets interminables et ses descentes techniques, c’était un vrai test d’endurance. Mais quel décor ! Des paysages dignes d’une carte postale – montagnes majestueuses, villages perchés et vues à couper le souffle. La chaleur n’a rien épargné, rendant chaque montée encore plus exigeante. J’ai tenu bon pendant 8 heures.

🏃‍♂ Marathon – 42,195 km

Temps : 4h21

Arrivée à la dernière partie de l’épreuve, le marathon est en théorie mon point fort. Mais après presque 10h d’efforts sous la chaleur, il faut savoir gérer chaque kilomètre. Portée par l’ambiance sur la promenade des Anglais, le soutien du public et la volonté d’aller jusqu’au bout, j’ai réussi à boucler ces 42,195 km en 4h21 pour un temps total de 14h19.

🏁 Conclusion

Cet Ironman à Nice fut une épreuve inoubliable. Entre la chaleur écrasante, les paysages spectaculaires et l’intensité de chaque discipline, j’ai puisé dans mes ressources les plus profondes. Plus qu’une performance, c’est une aventure humaine et sportive marquante, une preuve que la détermination peut nous mener très loin.

DIAGONALE STRASBOURG BREST DENIS SCALA MAI 2025

Dos au lever de soleil.

Mercredi 7 mai 2025

Préambule

9é diagonale. J’ai prévu de la faire en solo pour tester mon rythme. En particulier comment je passe une nuit complète pour la première étape. Assez tôt dans la saison car aucun massif montagneux à traverser. Petite inquiétude ces derniers jours par un mouvement de grève des contrôleurs annoncé à partir du 8 mai. Petit coup de fil de Jocelyne qui me demande si je suis d’accord pour la voir au départ. Quelle question !  Évidemment que ça me fera plaisir.

Strasbourg mercredi 7 mai 12:41

Le trajet TGV inOui a été sans encombre,
Jocelyne est à l’arrivée du train. Elle m’offre un café puis m’accompagne au commissariat 13:30. Nous partons ensemble; c’est toujours bien sympathique d’être guidé par une experte pour quitter Strasbourg. On se salue ; il fait beau, la bise Nord-Est bien installée ; C’est parti pour cette 9e!
Il fait frais et je garderai mon collant jusqu’au lendemain après-midi.
Mon parcours emprunte une magnifique voie verte le long de la vallée des éclusiers.
Arrêt pointage boisson à Sarrebourg 17h. Les jeunes serveuses craintives ont longtemps hésité avant de m’autoriser à consommer la salade de fruits de Jocelyne (« le patron vient de partir alors vous pouvez »).
Ensuite je récupère canal de la Marne au Rhin à Gondrexange. Très joli et souvent le vent me pousse. Quasi aucun promeneur ; juste des pêcheurs impassibles et de nombreux hérons qui s’envolent à mon arrivée. Je passe sans m’en apercevoir le Col des Français.
Après l’étang de Réchicourt-le-Château je suis impressionné par sa grande écluse et ses 15m de hauteur de chute d’eau. Je garde le bord de canal jusqu’à Nancy atteint pile à l’heure pour dîner dans un resto japonais très bien. Puis je m’habille pour la nuit.
À Toul, 22h30, je cherche et trouve de l’eau pour remplir les bidons.
La nuit est installée, et la route entre Menil-la-Horgne et Ligny-en-Barrois contient des portions très très très dégradées, c’est inquiétant à la lueur du phare.

Il fait maintenant très froid (6c) et j’avais repéré un camping à Ligny-en-Barrois où je prévoyais de  bivouaquer. ‘Las, le camping est fermé et je me rabats sur un DAB chauffé! J’écrase donc 1h15 (environ) et je repars à 3:05 après avoir tout enfilé car dehors il fait déjà si froid.
Je passe le cap des 5:00 sans difficulté (à ma grande surprise) en revanche vers 6:00 ça devient compliqué avec une forte envie de dormir. Il me tarde d’atteindre (en longeant le canal Entre Champagne et Bourgogne) Vitry-le-François.
6:00 un jour férié, aucun bar ouvert, malgré le marché qui s’installe. La boulangerie fera l’affaire. café latte et éclair choco, mon combo favori.


Sur le tronçon suivant j’avais prévu des routes pour éviter la N4, mais en passant devant et je vois qu’elle est quasi déserte et bien plus directe alors je tente.
Je la prends donc en ce 8 mai pour 45 km jusqu’à Fère-Champenoise. C’est étonnant, je suis très peu doublé, de très rares camions. C’est bien roulant et pratique pour traverser ces paysages marnais désolants d’agriculture intensive souvent malodorante d’ailleurs.
Je récupère ma trace pour le pointage à Sezanne où je prendrai un thé et des biscuits de la sacoche.
J’y oublie mon bonnet posé sur une chaise. Ce n’est pas la première fois que j’oublie quelque-chose en quittant un lieu après une courte nuit…
À Coulommiers, je déjeune à l’abri du soleil mais bien couvert car le fond de l’air est frais. Une salade froide poulet mangue avocat, parfaite.
La Brie très jolie à traverser, avec ses petites bosses et ses bois.
La fin de journée fut un peu pénible ; j’ai oublié de vérifier les 30 derniers km que komoot avait tracés. Erreur de débutant. Enfin, j’arrive fin d’après-midi chez moi. Les spaghettis bolognaises sont prêtes ! Quel bonheur 🙂 tout le monde est aux petits soins pour moi.

Étape 1 : 488Km et 3 300m D+.  Je ne tarde pas à rejoindre mon lit.


Je m’embrouille un peu avec mon manque de sommeil sur les vêtements à prendre et à laisser. Je troque mon collant, qui sera trop chaud les prochains jours, pour les jambières. C’est plus simple dans une chambre d’hôtel : on prend tout ce qui est là. Pas de question à se poser.
Je craignais un peu ce passage à domicile, finalement c’est très bien.


Vendredi 9 mai départ 4:00. Sans encombre jusqu’à Houdan. La circulation est encore très raisonnable, la PC le long de la N12 est une succession de soulèvements racines, très pénible et qui plus est, du côté gauche ; ébloui par les voitures qui viennent en face pleins phares. À ne pas refaire.

Contrôle à Houdan : la boulangère: «  ah non je n’ai pas de tampon c’est encore une course de vélo ? J’ai déjà dit que je peux signer mais pas de tampon ». J’irai prendre un thé en face, le cafetier très sympathique tamponnera le carnet.


Toujours du plaisir à traverser Le Perche, ainsi que l’Orne, et la Mayenne.
Temps frisquet jusqu’à 14:00. Je retire les jambières pour 1h à 20 degrés puis les nuages sont arrivés avec 3 gouttes en milieu d’après-midi.

Après un arrêt déjeuner contrôle à Le Mêle sur Sarthe « avant on écrivait Le Mesle vous savez ? » m’indique la serveuse de ce resto. Un fish and chips avec frites maison et molles. C’est pourtant pas compliqué de faire deux bains pour de bonnes frites. Grompf.


Les Alpes mancelles portent bien leur nom et rendent le voyage intéressant.
Arrêt croissant jambon à 17:25 à Oisseau.
Contôle photo à St Denis de Gastines (gastine : terre inculte)

Ce vendredi jour de gloriole. Dès le matin je croise 3 jeunes cyclos sacoches partant vers Caen et me demandent : « Ah oui Fougères ce soir ?? ouah bravo ! »
Puis le midi la serveuse « Eh ! en cuisine ! le monsieur là il va direct à Brest demain, et il est parti de Strasbourg ».  Et le soir le serveur au Buffalo grill : « et bien monsieur, vous êtes un vrai cycliste » en m’apportant mon supplément pommes de terre.


Étape 2 : 302km 2 500m D+  Feuille de route respectée. C’est très satisfaisant.

Départ 3:30 samedi 10 mai. C’est plus tôt que la feuille de route mais comme je me suis réveillé… Petit dej possible à l’Ibis.
Guidé par une lune rousse jusqu’à la fin de la nuit. Contrôle photo à Vignoc avant 6:00.
Rares sont les villages et boulangerie. Et ce n’est qu’à 7:30 à Saint-Jouan-de-L’Isle que je trouve une station-service pour un vrai petit dej.

À10:00 à Plougénast contrôle boulangerie. Je mange ma tartelette aux pommes dans une ambiance lourde, au son du glas, face à l’église où se rassemblent de nombreuse personnes.
11:00, à Uzel un cyclo local me rattrape, nous échangeons quelques mots, il m’évoque son désir de faire le prochain PBP à sa retraite. Il prendra un cadre alu car il n’a pas confiance dans le carbone qui n’a encore pas fait ses preuves (!). Il m’indique le CarrefourCity tout proche car il n’y a aucun ravito sur ma trace dans les 40 prochains km. Merci du tuyau ! ce sera donc hachis parmentier froid préparé par CarrefourCity sur un banc. Idéal !

Arrêt propice car la pluie arrive. Pas bien méchante mais suffisante pour bâcher débâcher bâcher etc
Justement ce matin je notais que le vélo était toujours propre après 900 km… la pluie sur les routes à tracteurs a effacé cette remarque.

Je roule « en dedans » ; la fatigue, le temps couvert, je manque d’entrain. Un arrêt café et éclair choco à Plouvenez-Quintin qui me sortira de ce coup de mou de ce milieu de journée.
Je m’attendris devant une renarde suivie de ses deux petits qui longeaient la route et qui traversent à mon arrivée.

Contrôle à Carhaix-Plouguer avec boisson, panacotta et cône glacé. J’échange au téléphone avec Jean-Michel Vermeire qui roule aussi vers à Brest. Il arrivera finalement dimanche après mon départ en train.

Des montées, des descentes, des montées etc, j’ai bien choisi mon tracé !
Il fait chaud, les orages sont tout autour à l’horizon, du point de vue Roc’h Douroc.


Je sens quelques gouttes, je crains que le déluge ne s’abatte sur moi car les grains sont partout. Je m’habille, pour rien finalement. J’ai trop chaud je me déshabille, il repleut, j’en ai marre je garde le vêtement, j’ai trop chaud, il repleut, etc et ça monte, et ça descend, ainsi de suite.


Selfie sur LE pont Albert-Louppe face à la Rade de Brest. Je suis rejoint par un cyclo qui spontanément me propose d’immortaliser le moment. Quelques mots échangés, il est d’un club longue distance avec de nombreux PBP aux compteurs. Ça gronde, tonnerre de Brest dirait le capitaine.

Dernière bosse, frôlé par quelques excités Brestois de ce samedi soir. Il me tarde de finir vraiment.

Le tampon au commissariat de Brest est obtenu après le classique appel au chef qui, souriant, explique au bleu le sujet.


Petite déception à l’arrivée à l’hôtel Ibis près du port : pas de dîner. Et à 20:30 sur le port tout est plein en ce samedi soir. Après un peu d’attente, je passe en second service.

Repu, dîner fini, je tente encore ma petite gloriole auprès d’un serveur chef de salle qui est très très affairé. Il me regarde, m’écoute poliment et me dit « ah oui, parti de Fougères ce matin? Ah, Vous avez pris votre temps, non?» raté !

Séjour Jacques VAGNER FFvélo en Alsace – Juin 2025

Ce séjour présenté au catalogue 2025 des séjours de la FFvélo était organisé du 22 au 29 juin 2025 par le club de Colmar. L’hébergement était prévu pendant 3 nuits à l’hôtel Le Gouverneur à Obernai puis 4 nuits à Kaysersberg à l’hôtel des Remparts. L’hôtel le Gouverneur s’appuie sur les remparts moyenâgeux d’Obernai. Le bâtiment de forme carrée autour d’une cour centrale a été construit au XVIeme siècle et ses chambres offrent tout le confort moderne. Ces deux hôtels ne proposent pas la restauration qui était assurée le soir par un restaurant proche en ville et à midi par des boulangeries trouvées sur la route à l’exception du vendredi midi où nous avons déjeuné dans la ferme auberge Glasborn en dessous du col du Linge.

Nous n’étions que 13 participants plus 2 dynamiques accompagnateurs : Alain qui fait profession d’organisateur de séjours vélo en France et à l’étranger et Denis qui mesure 1m92 et est l’actuel président du comité départemental d’Alsace. Pendant la semaine j’ai partagé ma chambre avec Jean-Pierre avec qui j’avais déjà fait un séjour à Tence en Haute-Loire en 2018.

Le nombre de kilomètres parcourus au cours de la semaine na été que de 484 avec une dénivelée totale d’environ 6 000 mètres. Les circuits ont permis de découvrir les villages alsaciens aux maisons à colombages de couleurs vives (Ribeauvillé et Riquewihr pour ne citer que les plus célèbres), la gastronomie locale et les routes au milieu des vignes avec des passages allant jusqu’à 17%.

Lundi = En arrivant à Andlau il faut s’arrêter devant l’abbatiale, descendre dans sa crypte où dans l’obscurité une statue primitive d’ours veille sur une petite trappe en bois sur le sol. En la soulevant vous constaterez la richesse d’une terre propice à la vigne. Ensuite après le col de Kreuzweg (706m), le col de Charbonnière (960m) et le Champ du Feu (1100m) il faut visiter le Mont Sainte-Odile (764m) et rechercher dans le labyrinthe des bâtiments le tombeau d’Odile, le sarcophage d’Adalric son père, le monument gnomonique et le réfectoire pour boire frais ou manger un gâteau.

Jeudi = La montée au haut-Koenigsbourg (757m) vaut celle d’un col. Le pavillon d’entrée appelé le Bastion est en plein travaux dont la fin est annoncée pour juin 2026. Ils gênent pas mal l’accès au château.

Vendredi = Avant d’arriver à Munster nous nous arrêtons au musée du fromage qui propose un circuit pédagogique et une cafétéria. Ensuite commence la montée au col du Linge (987m). Nous sommes accompagnés par quelques cyclistes du club de Colmar et par leur président le facétieux Gabriel que je n’avais pas vu depuis 7 ans. Le repas de midi à l’auberge Glasborn où les convives sont installés en quinconce est une occasion de détente et de dégustation.

Comme à mon habitude j’ai effectué en train l’aller le 22 juin depuis la gare de l’Est en direction de Strasbourg et le retour le 29 juin à partir de Colmar. La ponctualité des trains de la SNCF a été alsacienne. Les voyageurs avec leur vélo y sont toujours aussi nombreux.

Florence et Orane : Flèche Paris-Dieppe (20/04/2025)

Week-end de Pâques 2025 : Orane et moi (Flo) sommes libres pour une virée entre copines. Direction la mer,  avec la Flèche de France Paris-Dieppe (192 km), une soirée sur place et un retour en train le lendemain. Les hôtels étant saturés le samedi soir, nous partirons dimanche. Ce n’est pas plus mal : nous nous préparerons tranquillement le samedi et les routes seront plus calmes.

J-10 : Hôtel (avec vue sur mer) et trains réservés. Nous réfléchissons à la préparation. Rien de bien sorcier, c’est comme un 200 km classique, à ceci près qu’il faudra un petit bagage avec une tenue civile, nos affaires de nuit, et surtout des chaussures, la saison n’étant pas encore aux tongs. C’est gros, les chaussures…

J-7 à J-2 : Oh non !!! La météo nous promet un week-end pluvieux… J-1 : Ouf, les prévisions se sont améliorées, inutile d’emmener les vestes de pluie. Nos sacoches de selles 14 litres sont prêtes, dentifrice mutualisé pour nous alléger.

Jour J : Rendez-vous aux 4 chemins à 6h pour rejoindre le départ du circuit, porte de Champerret. Nous passons devant les Invalides, remontons les Champs-Elysées… Orane me fait ses adieux avant de traverser le rond-point de l’Etoile, mais non, tout se passe bien. Les rues sont désertes en ce matin de Pâques et rouler dans Paris sans voiture, c’est toujours magique.

7h20 : Top départ du circuit officiel de la Flèche. Il faut quitter Paris et sa banlieue, un peu long, mais pas désagréable en l’absence de circulation. Passage en bord de Seine. Jambes un peu lourdes dans les montées, bizarre… Une petite photo au premier point de contrôle à Pontoise. Arrêt boulangerie et coup de tampon au deuxième point de contrôle à Chaumont-en-Vexin. Le pain au chocolat aux amandes est une tuerie. Orane m’avoue aussi manquer un peu de jus dans les montées… Mais oui, bien sûr, c’est la faute aux bagages !

A partir de Chaumont, changement de décor : nous roulons maintenant dans la campagne normande vallonnée, parsemée de manoirs et de grosses fermes. Les champs de colza en fleurs alternent avec les champs fraichement labourés, les vaches nous regardent passer. Ciel bleu, des passages nuageux, temps frais idéal pour le vélo, que du bonheur.

13h : Troisième point de contrôle, pique-nique et café à Lyons-la-Forêt et sa magnifique halle. Mention spéciale au Café du Commerce pour son accueil particulièrement sympa malgré le rush de l’heure de pointe. C’est reparti. Les paysages et les kilomètres défilent, nous papotons, nous sommes bien, d’autant mieux qu’un gentil vent de sud-est nous accompagne. Le parcours finit par 30 km sur une ancienne voie de chemin de fer, légèrement descendante, ponctuée de gares, ça file !

17h20 : Arrivée sur le front de mer de Dieppe, avec sa plage de galets et ses falaises. Pas fatiguées, mais heureuses de nous poser pour boire un coup en terrasse sur la plage, puis d’aller nous tremper les pieds dans l’eau glaciale. 19h : Il faut se décider à abandonner la plage pour rejoindre l’hôtel qui est là, juste devant nous.

Le lendemain, après un petit déjeuner gargantuesque, nous allons nous balader sur les hauteurs de Dieppe et au pied des falaises avant de prendre le train. Le Dieppe/Rouen est bien plein, mais le Rouen/Paris est carrément saturé. Heureusement, nous avons réservé. Arrivée à St Lazare, retraversée de Paris, et voilà, il faut se quitter, cette super sortie est finie. Il ne reste plus qu’à faire valider nos cartons par l’Audax Club de Paris et à rêver à nos prochaines escapades…

Séjour Jacques VAGNER FF VELO à Collobrières – Mars 2025

J’ai participé du 22 au 29 mars 2025 au séjour de cyclotourisme de Collobrières que le club VSCH d’Hyères avait proposé dans le catalogue des séjours 2025 de la FFvélo et où je me suis rendu grâce au train de nuit Paris-Toulon. L’hébergement et la restauration était assurés par l’hôtel des Maures pour les 39 participants dont 4 encadrants. L’hôtel apportait à un endroit convenu le pique-nique de midi ainsi que des tables et des chaises. Sa clientèle nombreuse était attirée par les repas pris sur la terrasse au-dessus de la rivière. Des habitués animaient le bar par leurs parties de belote acharnées.

Chaque jour un circuit en boucle d’environ 100 kilomètres avec 1000 à 1500 mètres de dénivelée nous a conduit sur la journée à La Garde-Freinet, au Thoronet, sur la plage de Brégançon, à Saint-Tropez et à la sainte-Baume. Un circuit de la matinée avait pour objectifs la chapelle de Notre-Dame des Anges et la Chartreuse de la Verne. Cette chartreuse est située à 12 kilomètres de Collobrières au milieu du massif des Maures. Sa route d’accès monte fortement et se termine par 500 mètres à faire à pied ou en mode gravel pour atteindre la poterne d’entrée dans la muraille. Ses ruines ont été bien restaurées à partir des années 60.  Elle se visite tous les jours sauf le mardi de 11h à 17h au moyen d’un circuit fléché. Il n’est pas possible de voir les 24 religieuses de Bethléem qui y vivent recluses.

Nous avons visité une ferme de 24 hectares de cannes de Provence que la société Vandoren exploite pour fabriquer des anches d’instruments à vent.

Ce type de séjour est l’occasion de rouler sous le soleil et de rencontrer des cyclistes venus des quatre coins de l’hexagone : Patrice et Michel mes colocataires de Dijon ; les « parisiens » Sylvie, Alberto et Anna ; Françoise et Daniel de Larmor-Plage ; Didier, Claude et Mireille des demi-siècles ; Danielle et Marc les belges devenus définitivement provençaux.