Desertus Bikus : aventures espagnoles de Dominique Crost

Fin avril, j’étais engagée sur la Desertus Bikus, une épreuve consistant à traverser l’Espagne (de Bayonne à Malaga) en autonomie en moins de 7 jours.  Chacun est libre de son parcours, il y a 6 points de contrôles obligatoires. C’était un sacré challenge pour moi :

  • il sous-entend de savoir mapper,
  • il faut obligatoirement traverser les Pyrénées et je suis une quiche dans les côtes,
  • le centre de l’Espagne est désertique, ce qui complique les ravitaillements,
  • il faut être équipé pour l’été comme pour l’hiver, car la météo dans les déserts n’est pas la même que dans les Pyrénées,
  • je ne parle pas un mot d’espagnol.

Mais je n’étais pas au bout de mes surprises.

Episode 1 : le départ mouvementé pour Bayonne

J’ai prévu de me rendre à Bayonne par le train de nuit. Mon paquetage est sur le vélo fin prêt depuis quelques jours. Je pars de Bourg la Reine avec 2 heures d’avance pour la gare d’Austerlitz. À hauteur du boulevard Saint-Jacques, ma roue arrière se bloque, je ne peux plus avancer. Je soupçonne le frein à disque mais  pas moyen de débloquer la clé, qui permet de dévisser la roue ; des jeunes s’arrêtent pour m’aider sans y arriver ; je décharge mon vélo (au cas où le blocage vienne du poids du chargement) et finalement je prends un démonte-pneu pour faire levier pour débloquer la clé. Ouf, j’arrive enfin à démonter la roue. Comme je le pensais, le ressort de la plaquette de frein s’est déformé et bloque la roue. J’essaie de le remettre en forme. Ça frotte mais ça roule et il me reste un quart d’heure avant le départ du train : j’abandonne ou je persévère ?

Rien n’est jamais perdu, je repars avec mon vélo qui ronronne, j’arrive à la gare pile à l’heure du départ du train. Et là, SURPRISE:  3 copines du CTVS venues m’encourager avec des panneaux et un délicieux flan. Pas le temps de parler avec elles qui m’attendent pourtant depuis 2 heures, le chef de gare m’ordonne de remonter sur mon vélo pour aller jusqu’à ma voiture (alors que c’est interdit) et embarquer au plus vite !

Je suis dans le train, je partage ma cabine avec d’autres participants de la DB dont Sybile que je suis sur Instagram. Installée sur ma couchette, les émotions se relâchent avec une petite larme de joie en pensant à mes exceptionnelles copines et en savourant leur flan ! Le lendemain, je trouve à Bayonne un vélociste qui change le ressort de la plaquette, me donne des conseils pour la DB qu’il a faite l’année précédente et m’offre un café.

Episode 2 : la Desertus Bikus

Le départ :

Le départ est à minuit dans la nuit du vendredi à samedi à Hasparren, mais il faut y être au moins 2 heures avant. J’y arrive vers 20h, l’attente est un peu longue dans ce gymnase ou certains essaient de dormir, une DJ est aux platines mais personne ne danse.  40% de femmes, ça change des autres épreuves longues distances. Je croise des têtes connues, Camille, Anais, Mauve…, fait la connaissance d’autres comme Yannick et Enora : les discussions portent souvent sur la route du départ : il y a 2 cols possibles ou la route de la côte, plus longue et très ventée.

Premier jour (245 km et 3566m de D+):

Le départ est enfin donné, je suis le conseil du vélociste et choisis le col d’Ibaneta qui passe par l’abbaye de Roncevaux, un col hors catégorie long (environ 15km) mais avec des inclinaisons raisonnables (6% de moyenne). Le paysage est certainement beau, mais il fait nuit, il fait froid, surtout dans la descente du col, il pleut, il grêle. Au petit matin, je rêve d’un bon et copieux petit-déjeuner au chaud : en vain, je me contenterai du fromage et des fruits secs que j’ai emporté.  Dans la journée, le vent se lève, un bon gros vent de face. Le paysage est moins montagneux, mais on va enchainer les toboggans. La pluie se calme, il y a même parfois un rayon de soleil. Le temps passe et tous les restaurants sur mon parcours sont fermés. A Viana, une station-service est ouverte : il lui reste un sandwich triangle (les participants de la DB ont dû faire une razzia !), je n’arrive pas à traduire quel est son contenu : tant-pis, je prends, je croque, pouah, c’est infect, ça ressemble à de la salade de museau ! J’arriverai à en manger 2 bouchées et le reste passera à la poubelle. J’arrive à Logrono vers 16h, environ 200km de fait. A la sortie de la ville, je tourne en rond dans un parc puis je finis sur une piste de VTT bien hard : je devrai pousser ou porter mon vélo sur quelques kilomètres. Il faut vraiment que je progresse dans le mapping !

La nuit commence à tomber, je suis toujours en quête de restaurant, je m’arrête à Banos del rio  Tobbias dans un bar avec de délicieux tapas : c’est très animé, nous sommes le samedi soir de Pâques, familles et amis sont réunis pour faire la fête. Moi, je suis frigorifiée et fatiguée : j’essaie de trouver un hôtel, mais tout est complet. Je continue et entame la côte suivante. Dans la nuit, j’ai du mal à lire mon GPS (il faudra que je règle cela !) et me perd de temps en temps.

J’arrive vers 11h dans le magnifique petit village de Pédroso, désert sous la pluie. J’aimerais bien pouvoir piquer un somme à l’abri dans l’église. Alors que 4 hommes passent dans la rue, je les aborde pour leur demander s’il y a un hôtel : je connais la réponse, c’est non, mais c’est pour introduire ma question suivante.  Je leur demande si quelqu’un pourrait m’ouvrir l’église ou une salle municipale pour que je puisse y dormir avec mon duvet de montagne, expliquant que mon hôtel est 35km plus haut dans la montagne et que je suis fatiguée et frigorifiée (mais cela devait se voir !). Ils téléphonent dans les hôtels des villages environnants, mais tout est complet (je le savais déjà !). Un des hommes me propose de m’emmener au « fronton » : je pensais qu’il s’agissait d’un gymnase comme celui d’Hasparren, mais c’est juste un mur. Donc sans protection du froid et de la pluie. Je n’ai jamais testé mon bivy et je sais qu’on a beaucoup plus froid quand on s’arrête. Tant pis, je vais continuer.

L’homme me dit d’attendre, il téléphone à sa femme, je comprends qu’ils se disputent : Madame n’a pas envie qu’il ramène une étrangère à la maison au milieu de la nuit ! J’essaie donc de m’éclipser discrètement et poliment, mais il me rattrape et m’emmène chez lui. Il m’installe un matelas dans son salon, son épouse se lève, me prépare une tisane, du fromage, des gâteaux, me prête son pyjama en polaire, met mes vêtements mouillés au sèche-linge.  Leur nièce, collégienne qui parle 3 mots de français, vient me voir avec une copine. Le lendemain, comme je voulais partir tôt, il se lève à 6h, me ramène mes vêtements secs. Avec Mercedes et Paco, nous ne parlions pas la même langue, mais nous nous sommes compris ; J’ai compris leur humanité, ils ont compris ma gratitude !

Deuxième jour (191 km et 2114 de D+) :

Je pars finalement à 6h40, le temps de faire mon paquetage et de dire au revoir à Paco. J’entame une nouvelle ascension, mais qui, reposée, me parait plus facile, le jour se lève assez vite, nous sommes dans un beau paysage de moyenne montagne. Deux heures et demi plus tard, j’atteins l’hôtel dans lequel je devais dormir et en profite pour prendre un bon petit déjeuner, la salle de restaurant est remplie de participants à la DB.

Je repars sur une belle petite route qui monte avant d’arriver à un lac (à Mansilla  de la Sierra) que je dois contourner sur une route mal goudronnée. Les bas cotés sont remplis de neige, je passe à coté d’une station de ski, il fait de plus en plus froid, mais suivront quelques heures très agréables, faciles à pédaler dans un paysage de montagne beau et calme avant de redescendre au premier contrôle.

Celui-ci est à Sad Hill, un cimetière bizarre, celui du film « le bon, la brute et le truand », après quelques kilomètres de gravel.  En bas de la colline je trouve un restaurant ouvert, il doit être 14h, j’ai faim, mais je n’arrive pas à manger beaucoup. J’y retrouve Sybile et ses copains, dont c’est la dernière étape car ils rejoignent Madrid[OL1] . Je repars avec eux sur quelques kilomètres.; j’aurai bien voulu trouver des cafés ou pâtisseries ouverts, mais en ce dimanche de Pâques, tout est fermé. L’après-midi est bien agréable, bien ensoleillé avant une averse en soirée.

J’arrive à Ucero, village touristique ( ie avec des restaurants !) vers 19h, mais je dois faire un détour de 15km pour aller au CP1bis (contrôle rajouté[OL2] , l’ermitage de San Bartolomé), la nuit est tombée. Après un long chemin, une barrière, je croise Enora et Yannick, qui m’indiquent que ça devient du gravel plus difficile, mais qu’on peut le faire à pied, ce n’est pas loin… oui et non, ça m’a pris 20 minutes pour faire 3 kilomètres. Je dîne rapidement à Ucero, mon hôtel est à 15km et la réception ferme à 22h. A Burgo de Osma, à 22h30 au premier carrefour, 2 hommes n’attendent plus que moi pour rentrer chez eux , ce sont les réceptionnistes de l’hôtel !!

Troisième jour (196km et 2367m de D+) :

Debout à 5h20, mais obligée d’attendre 6h l’ouverture d’un café pour prendre un bon petit déjeuner. Je partirai finalement à 6h50 pour une magnifique matinée de vélo. Les paysages sont à couper le souffle :  la terre ocre avec des promontoires sur lesquels on aperçoit des châteaux, j’ai l’impression d’être dans un western. Ma chaine saute, et je dois desserrer mon système anti-saut de chaine (et oui, je ne savais même pas que j’avais ça sur mon vélo !) pour pouvoir remettre la chaine : c’est quand même un bel endroit pour un arrêt mécanique !

Je continue et retrouve Anaïs, nous nous amuserons sur une merveilleuse descente, à fond, facile et très belle : 4km autour de 50km/h, c’est magique !

Ça devient un peu moins beau et j’ai faim et soif. A l’entrée de Siguenza (km90), l’ami de Pauline, une participante, m’offre un coca bien frais et m’indique le centre-ville ou je trouverai un bon restaurant (délicieuses asperges, saumon et dessert).

L’après-midi est « chiant » : je traverse une réserve naturelle, le paysage est admirable 10 minutes, mais vite monotone tout en collines boisées de conifères, ça n’arrête pas de tourner, de monter, de descendre… je ne rencontre pas âme qui vive sur 60km. Enfin je retrouve une route plus grande, mais toujours pas de restaurant ouvert à la tombée de la nuit.

J’arriverai à Canamarès sans avoir trouvé à manger. J’ai réservé dans un genre d’airbnb : l’entrée est à peine indiquée, mais en bas de l’escalier, il y a six vélos garés.  Je monte à l’accueil et demande s’il est possible de manger. Non, l’aubergiste ne prépare rien mais m’indique qu’il y a une cuisine à disposition et va chercher une clé magique : il ouvre une porte dérobée qui donne sur un supermarché fermé : je peux acheter de la charcuterie, des yaourts, du pain, des fruits !

Quatrième jour ( 154km et 1381m de D+) :

Je pars de Canamarès à 7h, je sais que cette étape sera plus facile, alors je prends mon temps ce matin.  Une petite pluie le matin, je trouve un café après 35km, c’est le repère des commères du village, ça parle très, très fort. Je continue jusqu’à Almodovar del Pinar, ou je vois un troquet fermer sous mes yeux, je me rabats sur une station-service ou je partage des gâteaux avec une autre participante affamée. Je reprends la route jusqu’à Motilla del Palancar, ou je trouve un vrai restaurant avec nappe qui me sert une délicieuse soupe de lentilles à 3 heures de l’après-midi. Je reprends la route et me perd dans le dédale de la ville, mon GPS m’envoie sur un parcours que je ne veux pas prendre. Le paysage n’est pas folichon, des cultures variées, mais c’est plat, vent dans le dos et je n’ai plus que 75km et 100m de D+, je devrais arriver à l’hôtel à Albacete à 7 heures ce soir !

Episode 3 : l’hospital general

30km plus loin, j’ai soudain très mal au ventre. Heureusement je traverse un petit village, Quintanar del Rey : je m’arrête dans une pharmacie, pliée en deux : le médicament qu’elle me vend n’a pas d’effet, j’ai soif, la pharmacienne me donne une bouteille d’eau, j’espère qu’en dormant, ça ira mieux. Je repère sur internet une auberge à un km et demande à la pharmacie de téléphoner pour s’assurer qu’il y a de la place : je ne me sens pas capable de rouler pour rien. J’arrive à l’auberge. Une jeune femme, Isabelle, qui ne parle qu’espagnol, me demande ce que je veux :

  •  « me reposer et si ça ne va pas mieux appeler un médecin »,
  • « ici, les médecins ne se déplacent pas, viens avec moi »,

Elle m’emmène au centre médical ou je passerai devant tout le monde ; le médecin après examen et après m’avoir donné une piqure d’anti-douleur, appelle une ambulance, une personne dans la salle d’attente parlant français aide à la traduction. Isabelle, qui m’avait attendue, me ramène au vélo ou je prends mes papiers et les chargeurs de téléphone, pendant que l’ambulance arrive. Sur le tracker de la DB, ma sœur pense que je roule bien à 45km/h !

L’ambulance m’emmène vite à l’Hospital général d’Albacete. Ma sœur et une copine du CTVS ne comprenne plus pourquoi je roule à 120km/h.

Aux urgences, les douleurs atroces reprennent, après une radio et une échographie, on pense qu’il s’agit d’une inflammation de la vésicule biliaire. Je suis hospitalisée, sédatée, mise sous antibiotique et finalement chouchoutée par le chef de service qui est le seul à parler un peu français et un peu anglais, s’étonne que je voyage seule, et surtout s’étonne du résultat de mes analyses. Il passe me voir de plus en plus souvent et décide de me faire passer un scanner en urgence à 11h du soir. On verra une perforation du duodenum avec septicémie, je suis opérée dans le quart d’heure !

Je passerai 15 jours à l’hôpital : je m’habituerai au rythme décalé des espagnols, aux familles bruyantes présentes toute la journée, à l’usage qui veut qu’un membre de la famille reste dormir dans le fauteuil au pied du lit, aux soirs de matchs de foot, au bruit toute la journée jusqu’à minuit (je reconnais honteusement que dès que j’ai pu me lever, j’ai caché la télécommande du téléviseur de la chambre commune à 3 personnes dans le tiroir de ma table nuit).

Je ne vous raconterai pas plus le détail de cette aventure, l’effet des calmants à haute dose ou le black-out électrique pendant lequel mon fils a déambulé dans Madrid alors qu’il essayait de me rejoindre, car cela n’a plus grand-chose à voir avec le vélo.

Mais de cette dernière aventure, je garderai en mémoire l’humanité des personnes que j’ai rencontrées et en particulier Isabelle et le professeur Cascales qui m’ont sauvé la vie et la confirmation que le voyage à vélo permet de rencontrer des personnes extraordinaires.

Pour la fin de la DB, ce n’est pas moi qui vous la raconterai, car je ne suis pas inscrite pour l’édition 2026, qui, parait-il, sera la dernière.


 

IRON MAN DE NICE ALEXANDRA LEMONNIER JUIN 2025

Date : 29.06.2025

Conditions météorologiques : Chaleur accablante, un vrai défi en soi!

🌊 Natation – 3,8 km

Temps : 1h35

La journée a commencé avec l’épreuve de natation dans les eaux cristallines de la Méditerranée. Malgré la chaleur déjà bien présente dès le matin, la fraîcheur de la mer a offert un bref répit. Le départ a lieu par sas: je me suis placée vers la fin pour mieux gérer mon  rythme et éviter les coups involontaires.

Le tout s’est déroulé en 1h35 – un bon départ dans cette longue aventure.

🚵‍♂ Vélo – 180 km D+2500m

Temps : 8h00

Le parcours vélo fut à la fois une épreuve physique intense et un émerveillement permanent. Avec ses montées éprouvantes dans l’arrière-pays niçois, ses lacets interminables et ses descentes techniques, c’était un vrai test d’endurance. Mais quel décor ! Des paysages dignes d’une carte postale – montagnes majestueuses, villages perchés et vues à couper le souffle. La chaleur n’a rien épargné, rendant chaque montée encore plus exigeante. J’ai tenu bon pendant 8 heures.

🏃‍♂ Marathon – 42,195 km

Temps : 4h21

Arrivée à la dernière partie de l’épreuve, le marathon est en théorie mon point fort. Mais après presque 10h d’efforts sous la chaleur, il faut savoir gérer chaque kilomètre. Portée par l’ambiance sur la promenade des Anglais, le soutien du public et la volonté d’aller jusqu’au bout, j’ai réussi à boucler ces 42,195 km en 4h21 pour un temps total de 14h19.

🏁 Conclusion

Cet Ironman à Nice fut une épreuve inoubliable. Entre la chaleur écrasante, les paysages spectaculaires et l’intensité de chaque discipline, j’ai puisé dans mes ressources les plus profondes. Plus qu’une performance, c’est une aventure humaine et sportive marquante, une preuve que la détermination peut nous mener très loin.

Florence et Orane : Flèche Paris-Dieppe (20/04/2025)

Week-end de Pâques 2025 : Orane et moi (Flo) sommes libres pour une virée entre copines. Direction la mer,  avec la Flèche de France Paris-Dieppe (192 km), une soirée sur place et un retour en train le lendemain. Les hôtels étant saturés le samedi soir, nous partirons dimanche. Ce n’est pas plus mal : nous nous préparerons tranquillement le samedi et les routes seront plus calmes.

J-10 : Hôtel (avec vue sur mer) et trains réservés. Nous réfléchissons à la préparation. Rien de bien sorcier, c’est comme un 200 km classique, à ceci près qu’il faudra un petit bagage avec une tenue civile, nos affaires de nuit, et surtout des chaussures, la saison n’étant pas encore aux tongs. C’est gros, les chaussures…

J-7 à J-2 : Oh non !!! La météo nous promet un week-end pluvieux… J-1 : Ouf, les prévisions se sont améliorées, inutile d’emmener les vestes de pluie. Nos sacoches de selles 14 litres sont prêtes, dentifrice mutualisé pour nous alléger.

Jour J : Rendez-vous aux 4 chemins à 6h pour rejoindre le départ du circuit, porte de Champerret. Nous passons devant les Invalides, remontons les Champs-Elysées… Orane me fait ses adieux avant de traverser le rond-point de l’Etoile, mais non, tout se passe bien. Les rues sont désertes en ce matin de Pâques et rouler dans Paris sans voiture, c’est toujours magique.

7h20 : Top départ du circuit officiel de la Flèche. Il faut quitter Paris et sa banlieue, un peu long, mais pas désagréable en l’absence de circulation. Passage en bord de Seine. Jambes un peu lourdes dans les montées, bizarre… Une petite photo au premier point de contrôle à Pontoise. Arrêt boulangerie et coup de tampon au deuxième point de contrôle à Chaumont-en-Vexin. Le pain au chocolat aux amandes est une tuerie. Orane m’avoue aussi manquer un peu de jus dans les montées… Mais oui, bien sûr, c’est la faute aux bagages !

A partir de Chaumont, changement de décor : nous roulons maintenant dans la campagne normande vallonnée, parsemée de manoirs et de grosses fermes. Les champs de colza en fleurs alternent avec les champs fraichement labourés, les vaches nous regardent passer. Ciel bleu, des passages nuageux, temps frais idéal pour le vélo, que du bonheur.

13h : Troisième point de contrôle, pique-nique et café à Lyons-la-Forêt et sa magnifique halle. Mention spéciale au Café du Commerce pour son accueil particulièrement sympa malgré le rush de l’heure de pointe. C’est reparti. Les paysages et les kilomètres défilent, nous papotons, nous sommes bien, d’autant mieux qu’un gentil vent de sud-est nous accompagne. Le parcours finit par 30 km sur une ancienne voie de chemin de fer, légèrement descendante, ponctuée de gares, ça file !

17h20 : Arrivée sur le front de mer de Dieppe, avec sa plage de galets et ses falaises. Pas fatiguées, mais heureuses de nous poser pour boire un coup en terrasse sur la plage, puis d’aller nous tremper les pieds dans l’eau glaciale. 19h : Il faut se décider à abandonner la plage pour rejoindre l’hôtel qui est là, juste devant nous.

Le lendemain, après un petit déjeuner gargantuesque, nous allons nous balader sur les hauteurs de Dieppe et au pied des falaises avant de prendre le train. Le Dieppe/Rouen est bien plein, mais le Rouen/Paris est carrément saturé. Heureusement, nous avons réservé. Arrivée à St Lazare, retraversée de Paris, et voilà, il faut se quitter, cette super sortie est finie. Il ne reste plus qu’à faire valider nos cartons par l’Audax Club de Paris et à rêver à nos prochaines escapades…

Orane, Domy et Valérie : Big fat ride du 15/03/2025

Ce samedi 15 mars 2025, me voilà partie pour ma première sortie avec le Big Fat Ride en compagnie de mon acolyte Domy Crost et de Valérie, direction l’Oise. Valérie, en reprise progressive d’activité après son opération du genou, prévoit de nous accompagner jusque Compiègne et de rentrer en train.

3ème week-end d’affilé que Domy et moi roulons ensemble, après la Raboliot (200km à Orléans) et une sortie gravel avec le Grew (dans l’Oise déjà). Nous commençons à bien nous connaitre et je la taquine : « Dis, Domy le week-end prochain on ne se voit pas, hein ? ». « Oh nan c’est bon, ça suffit… », répond-elle. Comment dois-je le prendre ?  Haha…

Réveil à 4h50 pour rejoindre les filles à 6h au char à Bourg- la-Reine. Fait rigolo : nous arrivons toutes les 3 EXACTEMENT en même temps au char.

Le trajet jusqu’au lieu de départ dans Paris se passe bien, nous passons par la place de la république et nous voilà arrivées (au départ). Déjà 30km au compteur, une bonne excuse pour prendre un très bon cookie au café Margot qui nous a ouvert les portes pour l’occasion. Une centaine de personnes sont réunies malgré le vent annoncé.

7h top départ. Nous nous mettons en queue de peloton, ça part vite et nous voulons éviter les bousculades. Nous avons bien fait car dès le premier km une crevaison juste devant moi me fait faire un dérapage « contrôlé » mais une petite frayeur tout de même.

Nous passons naïvement un bon moment sur le canal de l’Ourcq, protégé du vent. Nous faisons la rencontre insolite d’un cycliste qui fait les poubelles à la recherche d’un morceau de papier pour réparer son pneu. “Mais si Monsieur, nous allons vous aider de toute façon on s’arrête prendre une photo”.

Sur les bons conseils de l’atelier réparation pneu chez Cyclexpert, nous lui passons un papier aluminium d’une barre de céréale afin qu’il l’insert entre la chambre à air et le pneu.

A la sortie du canal c’est une tout autre histoire : Nous nous retrouvons exposées au vent…de face. Et il nous reste 60km avant de changer de cap à Compiègne pour entamer le retour. Tête baissée sur le GPS, tout droit pendant 8km. Finalement 8km c’est long. Puis encore tout droit pendant 6km. Je commence à avoir extrêmement mal dans le bas du dos. Est-ce mon sac de trail qui est trop lourd ? Mal réglé ? Ma selle trop basse ? Des fourmis dans le pied gauche. Décidément rien ne va. Heureusement que je suis partie avec des Doliprane cette fois. Personne ne parle. On se partage les relais avec Domy. On alterne de plus en plus. Ça va être long. Je me demande si je ne vais pas moi aussi prendre le train à Compiègne. Domy dit toujours « on est mieux là que dans notre lit ». Cette fois, j’ai un doute.

Arrêt à la boulangerie de Nanteuil le Haudouin. Je mange ce qu’il y a dans mon sac pour l’alléger. Je parle à Domy de mon mal de dos : «C’est normal, c’est à cause du vent, moi aussi j’ai mal dans le bas du dos ». Ahhhhhh, c’est donc ça !  C’est marrant : quand on connait la cause, ça va déjà un peu mieux (au moral).

Le vent a eu raison de Valérie qui décide de prendre le train plus tôt que prévu. Bonne décision, ça ne sert à rien de s’acharner dans ces conditions.

Nous repartons à deux, sur un parcours un peu plus protégé, ou c’est la pause qui fait du bien.

Domy a l’air en forme : « Dans 60 km il y aura une côte à 17%, je vais sûrement descendre du vélo ». Comment fait-elle pour se projeter aussi loin, je ne sais même pas si j’arriverai jusqu’à Compiègne dans 20km.

Le soleil pointe le bout de son nez en même temps que nous croisons Anaïs (ACP, Girls On Wheels). Nous arrivons à Compiègne toutes les 3 protégées du vent par la forêt. Nous décidons avec Domy de faire une bonne pause bien méritée en terrasse au soleil. Quel bonheur !

Revigorées par la vitamine D et rassasiées, nous entamons le retour. Vent dans le dos. Et là nous comprenons pourquoi on s’est levé aussi tôt. Ma définition du bonheur absolu. Le long de… l’Oise (bah nan c’est pas la Seine là, attend je regarde, ah bah oui c’est l’Oise, évidement), nous rejoignons Senlis, déjà visité la semaine dernière avec le Grew, on ne s’arrête pas. En revanche petit arrêt pour ramasser les jonquilles dans la forêt

Petite devinette : combien de jonquilles restait-il à l’arrivée ?

Et nous voilà déjà de retour sur le canal de l’Ourcq. La trace nous fait changer de rive alors que ce n’était pas nécessaire. Obligées de descendre du vélo pour passer un pont. Petit moment de solitude au moment de remonter sur le vélo, je n’arrive plus à lever la jambe après 220km. Sur le pont nous voyons que nous ne sommes pas les dernières et nous nous faisons doubler par un groupe de cyclistes qui n’a pas changé de rive. Je suis à la fois contente qu’il y ait du monde derrière nous et en même temps déçue de me faire doubler de cette façon. Je le dis à Domy… qui part à leur poursuite et les double comme une fusée (à prendre en compte pour le calcul des jonquilles). Sur le plat, c’est Domy qui domine. “On ne veut pas louper l’apéro”, je m’excuse en passant. Finalement nous arrivons en même temps qu’eux au bar “Les bledards” à cause d’une route fermée et de notre super sens de l’orientation.

Une bière, un coca, et ça repart car il me reste encore 25km pour arriver chez moi, presque à temps pour le match de rugby France Ecosse. J’ai 250km au compteur.

La saison 2024 des féminines du CTVS 

 

Dimanche 3 mars: BRM 200 de Fleury‐les‐Aubrais, « sur les pas de Raboliot » : Sous une météo plus clémente qu’annoncé nous profitons du beau parcours entre les étangs de Sologne, puis le long de la Loire après un stop à Chambord Domaine de Sceaux | The Secret Paris Blog
Dimanche 24 mars : Ambiance très joyeuse sur les 190 km de la boucle Ile‐de‐France Nemours. Première sortie grande distance pour Orane qui voit que finalement « ça passe tout seul » malgré le vent.
Samedi 29 mars : Domy et son équipe Vélocio féminine interclub parcourent 365km en 24 heures, sous une météo déchainée. Bravo !
Samedi 4 mai : Certaines font le Tour de l’Essonne (180km) pendant que Flo fait le BRM 300 des châteaux en solo.

Du 24 mai au 25 mai: Domy participe à un séjour itinérant en Italie et en Slovénie, entre féminines venant d’une dizaine de pays.

Dimanche 9 juin : Orane découvre la montagne et représente le CTVS au GF Ventoux. Trop facile !
Samedi 15 juin : Test du parcours du BRM 200 du CTVS, le « deux cents de Sceaux » par cinq féminines dans le vent !  
Samedi 22 juin : 4eme édition du 200 Nanas de l’ACP, nous sommes 3 sur le BRM 200km et Myriam fait le BRM 300km.  
Les 29 et 30 juin: Flo affronte la cyclo-montagnarde d’Annecy (220km, D+5000m), sous une météo pluvieuse. C’est toujours mieux que la canicule !  
Dimanche 8 aout : Boucle de 200 km au départ de Paris pour suivre en partie le circuit JO femmes et applaudir les coureuses à leur passage à Versailles
Mardi 3 septembre : Soirée pizza & gâteau au chocolat pour se raconter nos vacances.
Dimanche 13 octobre : Boucle de 200 km, organisée par Valérie, pour aller voir les remparts de Provins et y manger une crêpe. Sortie aménagée pour une montée en charge progressive d’Anaëlle, notre dernière recrue : elle fera l’aller à vélo et le retour en train
Dimanche 16 novembre : Classic Challenge 180 km  
Mardi 17 décembre : Soirée restau pour finir l’année en beauté, fêter l’anniversaire de Nono et la féliciter pour ses 9000 km et quelques en 2024, conclure la saison et discuter de nos projets pour 2025. Nos objectifs : continuer notre rythme d’une sortie de 200 km entre nanas par trimestre, faire une flèche sur 1 week-end au printemps, et d’autres petites choses aussi mais on ne vous dévoile pas tout maintenant !