PBP2019 selon Stéphane, « les enfants nous attendent pour nous taper dans la main » (récit)

Météorologie

Le samedi, jour du contrôle des vélos, pluie continue jusqu’en tout début d’après-midi du dimanche. La route est sèche pour les premiers départs à 16h00

Le soleil fait son apparition dès le milieu d’après-midi. La lumière au moment du départ à 20h15 est superbe. A 20h15, il est nécessaire d’allumer l’éclairage arrière et de revêtir le gilet jaune.

Nuit fraîche, sans plus.

Sur les trois jours, du soleil. Quelques petites gouttes de pluie sont ressenties le lundi. Par endroit la route est encore humide, notamment vers Mortagne au Perche.

La nuit suivante, la température descend jusqu’à 3 degrés. L’humidité accumulée après une semaine de pluie remonte du sol et des nappes de brouillard se forment. L’impression de froid est nette. Je n’ai pas mis mes gants longs et je le regrette.

Les 2 nuits suivantes sont de moins en moins froides. Le port de vêtements longs et de plusieurs couches en haut est nécessaire.

Le mercredi 21 août, la température augmente avec un franc soleil ; L’après-midi est assez chaude, sans être caniculaire. La soirée est magnifique. Le coucher de soleil sur le Perche est une merveille.

L’arrivée du jeudi se fait sous un beau soleil.

Vélo

Bon fonctionnement. Aucune panne, pas de crevaison. Pour l’occasion, j’avais changé :

  • pneumatiques 0km
  • Patins de freins 120 km
  • Chaine 1000 km
  • Cales pédale 100 km
  • Cable dérailleur avant 0 km

Seul le dérailleur avant m’a un peu empoisonné la vie car je n’ai pas pris le temps de faire les derniers réglages, m’occasionnant quelques sauts de chaines. Rien de grave.

Eclairage/batteries

Je suis parti avec deux éclairages à l’avant. Un d’une autonomie de 5 heures et l’autres de 10 h. Les deux fonctionnent alternativement et sont rechargés par des batteries externes.

Le GPS Garmin 820 Explore est lui aussi rechargé avec une batterie externe.

A l’arrière, je suis parti aussi avec 2 éclairages dont un en back-up. Il s’agit cette fois d’éclairages à piles. Je suis parti avec des piles neuves Alkaline Duracel. Par eu besoin de changer les piles.

J’ai pris 3 batteries externes en tout : 2 de 20 000 mAh et 1 de 10 000 mAh. C’était très largement suffisant mais je pense qu’il est nécessaire de prévoir plus pour ne pas manquer, ce qui serait très embêtant.

Vêtements

J’ai pris 3 cuissards courts, 3 maillots, des jambières et brassières, 3 paires de chaussettes, une veste longue assez chaude. Au vu de la météo, j’ai fait l’impasse sur l’imperméable, ce qui est un vrai pari quand on va en Bretagne.

 Santé

Aucun problème particulier pendant l’épreuve.

Quelques coups de moins bien lié à l’alimentation. Il m’aurait fallu avoir toujours sur moi des fruits secs voire aussi des barres énergétiques pour passer quelques moments difficiles.

A l’aller, vers Loudéac à 50 km du point de ravitaillement, je débute une hypoglycémie. Mes performances chutent complètement et tout le monde me double. Je m’arrête à plusieurs endroits sur le bord de la route pour manger tout ce que je trouve. En même temps, j’éprouve des nausées légères, une forte sudation, la bouche sèche. Très désagréable. Il me faut au moins une heure pour m’en remettre. Après cela, tout revient bien.

J’analyse cet épisode comme une mauvaise gestion de mon alimentation. Des sandwichs ne suffisent pas. Une bonne plâtrée de pâtes feront l’affaire dorénavant. Ce type d’épisode fait perdre beaucoup de temps. A retenir.

A part cela, la selle Brooks a été vraiment efficace.

En fin d’épreuve, j’ai ressenti des fourmis dans les extrémités des mains et cela se manifeste constamment depuis l’arrêt du PBP.

Gestion du temps

Nous sommes partis avec Benjamin sur le créneau 90h00. En partant à 20h15 le dimanche 18 août, cela faisait une dead-line jeudi 22 août à 14h15.

Le mode de randonnée était sans pression, en dormant dès que cela était nécessaire sur des durées d’environ 3h00.

Cependant, l’analyse des temps révèle que le temps de roulage est de 56 h pour un temps total de 84 h. Ceci laisse 28 heures de temps de pause. Cela semble beaucoup…

Le temps passé à aller dormir, prendre une douche, faire la queue pour manger, tout cela doit se réduire pour aller plus vite.


Finissons par quelques moments particuliers de Paris Brest Paris

L’ambiance

Sur tout le parcours, il y a eu un formidable accueil de la population. Dans tous les villages traversés, des gens nous applaudissent. Les enfants nous attendent pour nous taper dans la main ; devant leurs maisons, des particuliers ont installé des stands pour nous donner à boire et à manger et aussi partager un moment d’échange.

Même en pleine nuit, les gens nous encouragent.

A Villaine la Juhel, c’est presque une arrivée du type Tour de France. Le parking à vélo est installé dans une des rues principales de la ville. Un speaker commente au micro.

C’est aussi l’occasion de faire de belles rencontres bien que je ne sois pas forcément un grand bavard sur le vélo.

La dernière nuit à Mortagne au Perche, mon voisin de dortoir, un brésilien, m’offre au réveil un paquet de noix de cajou directement venu de son pays.

Péripéties

Le dernier jour, entre Mortagne au Perche et Dreux, alors que j’avais perdu de vue Benjamin, nous nous retrouvons, environ une quarantaine, à une croisée de route sans aucune indication. Nous retrouvons la route après un détour de 8 km.

A Villaine la Juhel, à l’aller, nous avons pris un couchage à 5h30. Réveil demandé à 9h00. Impossible de dormir. A 6 heures, le speaker prend le micro et se met à saluer systématiquement tous les randonneurs qui partent… Mais Benjamin n’est plus là. Il est 7h. Sa couchette est vide et la couverture a disparu. Je regarde sur mon portable, rien. J’imagine dans un premier temps qu’il est parti.

Et puis, non, je vois son vélo, toujours là. Je pense qu’il est allé dormir ailleurs. J’envoie un message pour lui dire que je vais prendre un petit déjeuner et l’informe de mon départ en suivant. Autant qu’il dorme. On verra après.

Je pars. Au bout d’environ 2 heures, je le retrouve sur la route au moment où je remettais ma chaîne qui avait sauté. En fait, Benjamin s’était trompé de dortoir en revenant et était parti avec 25 secondes de décalage sans que l’on se voit.

Images

Quelques images restent particulièrement dans ma mémoire :

Ces cyclistes, essentiellement asiatiques qui dorment au bord de la route, parfois même sur la chaussée ;

Ces mêmes cyclistes qui sont apparemment trop habitués de rouler à gauche ;

Ce randonneur français avec une jambe droite inerte, un pédalier adapté et qui a parcouru les 1200 km avec la seule jambe gauche. J’aimerais avoir mes 2 jambes comme sa jambe gauche !

Le dévouement et l’enthousiasme des bénévoles à chaque pause ;

La beauté des paysages traversés mais aussi l’odeur caractéristique de l’élevage industriel porcin en Bretagne…

Enfin, la joie d’avoir fait tout ce parcours avec Benjamin et l’émotion de passer ensemble sous le portique d’arrivée : J’en avais les larmes aux yeux.

Le Paris Brest Paris 2019 est fini, vive le Paris Brest Paris 2023 !

retour aux récits