« A mon tour d’écrire quelques mots et impressions sur ce PBP, qui s’est déroulé avec des températures idéales pour le vélo, quoique trop froides dans les nuits, sans pluie (à part quelques gouttes dans le Finistère, mais, entre les PBP et les diagonales, c’est le cas quatre fois sur cinq !).
En revanche, le fort vent d’ouest qui nous a « cassé » à l’aller, a progressivement tourné vers le nord, et il n’était guère favorable au retour. J’avais pour objectif de faire moins de 70 heures, comme c’était le cas avant 2003, mais ce seuil m’est désormais inaccessible. Il faut dire qu’au fil des éditions, les complications chronophages s’ajoutent : détour de Loupfougères, après (et avant, au retour), avec de belles bosses, nouveau contrôle de Saint-Nicolas, doublé d’une côte supplémentaire au retour, nouvelle route plus au sud après Corlay, et après Maël-Carhaix, au retour, nouveau point de contrôle à Brest (une bosse de plus), remplacement de Nogent-le-Roi par le contrôle de Dreux, et son marathon pédestre, exploration du nord de la Sarthe, bien « ondulé », à l’aller et au retour, à la place de la route directe Mamers-Fresnay sur Sarthe ETC.
Sur le plan de l’organisation, le gros progrès, au départ, est la constitution préalable de « vagues ». Mais cette année, le contrôle (inutile à mon avis) des vélos a été particulièrement pénible, avec une longue attente sous la pluie. Le lendemain, le parking « longue durée » était déjà complet à 16H30. A la différence d’il y a deux éditions, aucun plan des lieux n’était fourni, et j’ai trouvé difficilement l’emplacement d’attente de ma « vague ».
Enfin, ce n’est pas évident de mettre sur pied une telle manifestation de niveau mondial !
Dès avant le départ, j’ai pu revoir des amis cyclos : Thierry STREIFF, de Croissy, au contrôle des vélos, puis Didier HUME, avant de voir Séverine DEVOLDER et son père, dans ma vague (« G », de 17h30), puis, en cours de route, Geneviève FABUREL ! J’ai aussi eu la joie de croiser de nombreux scéens (on ne rappellera jamais assez que le CTVS a compté le plus grand nombre de participants des clubs du 92, et est parmi les meilleurs clubs franciliens, voire nationaux) : Serge et Patrick à la remise des plaques et documents, Chérif à Mortagne et après Sizun au retour, Pierre à plusieurs reprises jusqu’à Brest, Serge également, David et Lionel à Villaines au retour (et David, auparavant, à l’aller), Jean-Luc, croisé alors qu’il fonçait dans la descente du Trévezel que je grimpais dans l’autre sens, et Jean, qui avançait vers Carhaix alors que j’étais sur le chemin du retour ! Enfin, un grand merci à Pierre JOLIVET et à Patrice POCHEZ, qui m’ont attendu à l’arrivée à Rambouillet, alors que je trainais particulièrement sur la dernière étape, étant certain d’améliorer mon temps de 2015. Merci aussi à Nicolas, qui a fédéré notre groupe sur le site CTVS !
Quelques points à signaler sur la route : au départ, parmi les « G », il y avait la fameuse Fiona KOLBINGER, récente gagnante de la « transcontinental race » : en position de triathlète, elle a doublé tout le monde sur la route de Saint-Léger, formant un premier groupe d’où elle semait régulièrement des cyclos ! Je me suis accroché à un second groupe, animé par un irlandais à la pédalée rageuse et revancharde, mais il n’a jamais pu revenir sur le premier groupe, resté longtemps à 4 ou 500 m, avant de disparaître du côté de Nogent-le-Roi. J’avais une sacoche arrière de 4,5 kg, un petit sac à dos et deux petites sacoches latérales, dont une avec la batterie de la lampe avant. Avec aussi pas mal de ravitaillement (un peu trop : j’en avais encore à l’arrivée), évitant ainsi trop d’arrêts dans les premiers contrôles. A Villaines la Juhel, j’ai causé un peu avec Pierre BONNET du CTVS, journaliste à « cyclist », notamment. Je n’avais pas pris de café depuis plus de deux semaines, et, avec un somnifère la nuit précédente, je n’ai pas eu envie de dormir de tout le brevet, sinon un peu l’après-midi du mercredi. Il faut dire que j’ai eu un sommeil court, mais de qualité, la seconde nuit, dans une chambre d’ hôtel à Sizun : j’y ai laissé à l’aller, vers 21h, une partie de mon chargement, et y suis resté de 1h15 à 6h15, après le pointage de Brest (soit 72 km après). Au self de Brest, avec Pierre et Serge, l’attente à l’unique caisse était particulièrement pénible, et j’ai eu un « coup de chaleur », et des difficultés pour manger. La fraîcheur de la nuit a vite réglé ce problème. J’ai « viré » à Brest en 28H30, ce qui est correct, compte-tenu du vent. Le vrai problème qui est apparu après la nuit est que je « n’avais plus les jambes », surtout dans les bosses. Alors qu’à l’aller j’ai pu tenir des paquets, jusqu’à Longny-au Perche, et de Tinténiac à Loudéac, notamment, ce fut beaucoup plus rare au retour, étant régulièrement éjecté dans les côtes. De toutes façons, dans les secteurs les plus vallonnés, dans le Perche ou en Bretagne centrale, je préfère rouler seul, à mon rythme. Dans la 3eme nuit, au retour, tout est prétexte à arrêt, notamment les nombreux stands offrant du café.
J’avais un prolongateur de guidon, qui soulage bien les mains et est d’une réelle efficacité aérodynamique. Il était néanmoins bien moins confortable que le vieux « Profile » , désormais non réglementaire, que j’avais dans mon premier PBP, en 1991! Enfin, j’avais longuement hésité avant de finalement embarquer un pneu de rechange… je n’ai pas eu à l’utiliser, car lorsque j’ai constaté qu’une coupure était en train de former une grosse hernie sur le pneu avant, on arrivait tout juste au contrôle retour de Tinténiac ! J’ai acheté un nouveau pneu au vélociste de service, qui, pour 5 euros de M.O, me l’a posé (avec gonflage à pression voulue) pendant que je me restaurais (d’un sandwich et d’une infâme crêpe à la saucisse).
Autre incident : au cours de la première nuit, après Fresnay-sur-Sarthe, manquant de vigilance, j’ai percuté un grand autrichien qui m’a surpris en s’arrêtant à un « stop » anodin ! Heureusement, après ce contact « épaule contre épaule », j’ai pu miraculeusement rétablir l’équilibre du vélo !
En ce qui concerne les divers maux, j’ai eu quelques difficultés digestives, mal aux pieds sur la fin, avec le retour de la chaleur, et, surtout, mal aux jambes, étant vraiment « cassé » à l’arrivée. Quelques crampes sont survenues après 100-120 km, mais ne sont pas revenues ensuite. Enfin, malgré le prolongateur, j’ai encore eu des fourmillements des canaux carpiens, mais moins qu’auparavant.
Quant aux vêtements : un seul cuissard, un seul maillot, des jambières, un coupe-vent, un gore-tex, une casquette d’été, une d’hiver, gants d’été, gants d’hiver, deux paires de chaussettes, mais pas de manchettes, ce qui fut une erreur. Enfin, j’utilise pas mal le journal comme protection supplémentaire.
C’était mon 4eme départ en fin d’après-midi/soirée (deux fois dans les délais de 80h et deux fois en 90h), contre 4 départs à 5h (1991, 1995, 2003 et 2011) : si jamais je repars en 2023, je reviendrai sans doute une dernière fois au départ de 5h. »